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Ce baisé fougueux avait rendu les lèvres de Johanna endolories.  Et pour une fois, aucun d'entre eux ne s'étaient enfuis.

Johanna était assise prés de Marc sur la terrasse. Il tenait fermement sa main dans la sienne comme pour être certain qu'elle ne puisse pas lui échapper. 

Marc fixait depuis plusieurs minutes l'enveloppe en face de lui. Johanna compris que c'était celle que sa mère lui avait écrite le jour de sa mort.
Effectivement, elle n'avait jamais été ouverte.

— Si tu ne te sens pas prêt. Ne te torture pas d'avantage. Lui glissa Johanna d'un ton rassurant.

— Encore combien de temps, vais je fuir? J'ai 28 ans. Je ne suis plus un enfant. Ca fait deux ans que je l'ai. Et plus j'attends plus je n'y parviens pas. Se confia Marc avec une grande émotion.

— Qu'as tu peur de découvrir?

— Je n'en sais rien.

— Ta mère t'aimait indéfiniment Marc. Ça se lisait dans son regard. Ajouta Jo en faisant référence aux photos qu'elle avait vu à l'intérieur de la maison.

— Je ne sais pas... Elle ne m'aurai pas abandonné si c'était le cas. Lâcha t-il faiblement.

Je suis persuadée que dans cette lettre, tu auras la confirmation que tu comptais pour elle sinon elle ne t'aurai rien écrit.

Marc tentait de se contenir. Il ne voulait pas se montrer si vulnérable devant Johanna. Il inspira fortement pour s'encourager.

— Lis la moi. Dit-il avec sérieux en lui tendant l'enveloppe.. 

— Quoi?! S'étrangla Johanna.

— J'en ai pas la force... S'il te plait. Lis la moi. Implora Marc.

Jo réfléchit quelques instants. Ce qu'il lui demandait de faire n'était pas un acte facile.

Pouvait-elle faire cela?

Marc lui déposa l'enveloppe entre les mains pour montrer sa determination. 

Johanna l'ouvrit délicatement devant le regard perdu de son beau milliardaire. Elle en sortit une lettre plié en quatre. Elle la déplia lentement, comme pour laisser le temps à Marc de l'en empêcher. Ce qu'il ne fit pas.

Johanna se racla la gorge. Marc posa sa main sur la cuisse de cette dernière, la faisant frissonner par la même occasion .

—                                    Le 18 septembre 1997.

                        Mon cher enfant,

Si tu as cette lettre entre les mains, c'est que je ne suis plus là.
Je te demande de me pardonner pour la peine que j'ai pu te causer.
Ce geste est certainement une grande incompréhension pour toi.
Je t'aime Marc. Je t'aime si fort que je m'inflige de partir ainsi.

J'espère que tu comprendras ta mère impuissante face à son destin.

Je rédige cette lettre alors que je suis atteinte d'un cancer généralisé, qui ne me laisse que quelques mois à vivre. Ce geste te paraitra peut être égoïste de ma part mais je n'ai pas la force de me montrer mourante devant ce gratin mondial que je ne supporte plus.

Je suis incapable d'apparaitre ainsi devant les yeux rêveurs de mon fils de 7 ans.

Je ne puis voir de la peur dans ton regard, et de la pitié dans celui des autres.

Saches que ta mère t'aime du plus profond de son coeur... et qu'elle ne cessera jamais de t'aimer. Tu es mon unique enfant. Celui qui m'a fait aimé la vie bien plus que je ne l'aurai espéré.

La chorégraphie du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant