Tel un aimant, l'halo magnétique qui entourait l'étranger m'aspirait. Son expression était neutre,voilée par un masque qui empêchait de décrypter sa personne, tandis que sa dégaine indifférente ainsi que son esprit lointain semblaient choisir la solitude du lieu comme repaire. Ignorant que c'est le mien.
Je me surprends à contempler chaque parcelle de son être. Il dégageait une aura difficile à sonder, cependant, c'est l'énigme qui l'enveloppe qui me pousse vaillamment à l'analyser. Commençant par ses cheveux couleur jais puis par son visage qui porte harmonieusement des traits fins et agréables à regarder. Ses yeux abritaient des iris d'une noirceur envoûtante quant àson nez, il était parfaitement, droit accordé avec des lèvres rose incarnadin. Son peintre avait sans doute frôlé la perfection en le dessinant.
_ Vous avez fini de mater ?
Je sursaute légèrement quand les mots franchissent arrogamment la ligne de ses lèvres. Les ondes vocales du brun me secouèrent violemment, sa voix rauque et sensuelle me fit l'effet d'une claque.
Ôtant son regard perdu de l'horizon, il le planta sur moi laissant des marques de brûlure sur chaque carré de mon corps qu'il reluqua. Un sourire sardonique ourla ses lèvres me prévenant que son charme dissimulait une obscurité que je ne voudrais découvrir.
Je détourne le regard aussitôt, déconcertée par cet étrange échange visuel.
_J'ai l'impression qu'il sort tout droit d'un pub de Calvin Klein, gloussa Avril en souriant à l'individu débilement.
Je la dévisage et lève les yeux au ciel ne cherchant plus à comprendre la blonde. Puis sans pouvoir me contrôler, je jetai un chaste coup d'œil vers le brun. Ce dernier me scrutait toujours avec une profonde acuité. Les yeux cloués sur moi, il fit sortir une clope, inconscient que son simple geste réussie à ressusciter tous les ombres cruels qui habitent en moi.
Effarée, je descendis les marches de l'immeuble quittant cette maudite terrasse. Heureusement les pas d'Avril ne me suivirent pas, j'en déduis alors qu'offrir sa compagnie au brun était beaucoup plus intéressant pour elle que se coller à une muette. Pas de quoi en faire un drame, bien au contraire, c'est tout bénef pour moi.
Je fronce les sourcils en remarquant mes mains qui tremblent ainsi que mon cœur qui a perdu la régularité de ses battements. Mon accablement s'intensifia lorsque je me rappelle de l'effet qu'a eu son regard de braise sur ma vulnérable personne.
Je m'assois sur un des bancs de la cour essayant de retrouver mes esprits qui jusqu'ici m'échappèrent pour une raison que j'ignore. Un jeune roux apparut dans mon champ de vision. Hésitant, il s'approcha à pieds feutrés et s'arrêta à un mètre de moi.
_ Tout va bien ? s'enquiert-il avec bienveillance.
J'acquiesce brièvement puis en manque d'autres choix, il part.
Calmée, je pris une grande bouffée d'air frais puis convaincs ma propre personne de se diriger vers mon prochain cours de physique. Cette fois ci, la salle fut déjà remplie par le tumulte causé par l'émeute qu'est elle-même formée par les élevés.
Jouant des coudes, je remarque une place libre à côté d'Avril.
Je m'assois silencieusement sur le siège et supplie la blonde du regard de ne pas ouvrir sa bouche. Elle mima un geste de bouche verrouillée à double tour puis jeta la clé par-dessus son épaule.
La séance débute, heureusement aucune présence du mystérieux individu ne se manifesta.
Les deux heures sempiternelles de cours marquèrent leur fin. Au même moment où mes pieds franchissent la ligne du hall du bahut qu'un regard sombre s'abattit sur moi. N'ayant aucune envie de confronter de nouveau la perfidie que miroite l'étranger, je change aussitôt le chemin. À l'instant où je fis volte-face, l'étrange spécimen se dressa devant moi.
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Stigmate ( Terminé)
RomanceBrisée, torturée, les maux ont cruellement ôté les mots de la gorge de Louna la plongeant corps et âme dans un profond mutisme. Des lambeaux voici ce qui demeuraient d'elle après l'épisode traumatisant dont elle était victime. C'est sans compter sur...