L'Eden détruit

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Oh, ne me parle pas de ces heures

Où nous nous appartenions l'un à l'autre ;

Elles se sont enfuies avec leur bonheur,

Et notre Eden est détruit.

Pourtant, son souvenir vivra

Jusqu'au repos de la mort. 


Pourrons-nous jamais oublier

Que je te donnai mon âme,

Que tu as été mon Tout

Et que je t'ai juré fidélité jusqu'à la tombe ?

Je voyais l'amour brûler dans tes yeux

Un sourire dessiner ta bouche.


Quand je m'appuyais sur ta poitrine

Combien profond et intime était le regard

Où j'imaginais mon Paradis, 

Que de chauds battements mon cœur te renvoyait

Nous nous embrassions, oublieux du monde

Comme si nous devions échanger nos âmes !


Je voyais tes cils noirs s'abaisser

Comme si tu voulais, sans être épié,

T'abîmer tout entier dans ton bonheur,

Tout ce que je voulais, ce que je désirais,

C'était t'entourer de plus en plus de douceur.


J'ai rêvé cette nuit

Que notre amour refleurissait ;

Et pourtant c'est comme si à ce mythe sauvage

Un son s'éveillait dans mon cœur ;

Il ne brisera donc jamais ses chaînes ? 

Rien ne doit en chasser ton image.


Aussi ne me parle jamais, jamais plus 

Des heures disparues pour l'éternité,

Qui ne seront jamais plus à nous deux Et dont la béatitude est à présent raillerie ;

Car si nous sommes un jour possédés,

La mort le recouvre d'oubli.

L'écriture ou les mursWhere stories live. Discover now