La brise hivernale caressait maternellement ses joues déjà bien rougies par le froid. Le menton posé dans le creux de sa paume, les lèvres pincées sur le filtre de sa cigarette, elle laissait son regard se perdre sur les lignes sombres de l'horizon, ses pupilles effleurant les toitures imposantes des gratte-ciel.
Elle inspirait. Une bouffe d'air frais, et la fumée délivrante du tabac. Elle se délectait du froid enivrant qui se frayait un passage par son nez, et la tiédeur rassurante de la fumée qui glissait le long de sa gorge.
Un sourire étira ses lèvres, elle se sentait bien. En communion avec elle-même. Perdue au milieu de cette grande ville bondée, seule perchée à sa fenêtre avec comme seule compagnie ; sa cigarette. Elle leva les yeux au ciel en expirant, suivant l'ascension lente et lascive de la fumée tabagique. Ce voile blanchâtre rejoint bientôt le ciel sombre et parsemé d'éclats de lumière.
Bientôt elle rejoindrait cette fumée, quand son corps ne sera que poussière, son âme s'élèvera vers ces cieux qu'elle a si souvent comtemplé. Ni peur, ni angoisse ne l'anima suite à ces pensée. Au contraire, une douce sérénité la combla.
Comme chaque soir, son esprit vagabonder au fur et à mesure que sa tige se consumer. Elle s'octroyait un moment d'égarement par jour. Devenue mégot, elle l'écrasa contre le rebord de pierre de sa fenêtre, pris une dernière bouffée d'oxygène, referma les volets et tira les rideaux pales créant ainsi un voile entre elle et le monde extérieur.
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Paper World
PoetryRien ne se cache, tout finit par être dévoilé. Je couche mes idées sur papier, car c'est sûrement le dernier endroit où l'on viendra les chercher.
