Commencement

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" T'en a pas fini de faire des conneries toi...deux jours que t'es arrivée et c'est déjà le chaos...tu sais quoi ?... On va bien s'entendre toutes les deux.  Mais bon dieu t'as intérêt à t'entraîner !  Qui t'a appris à te battre comme ça ?! Tu ne couvre jamais tes arrières ! Tu dois toujours rester alerte, plus endurante, et surtout apprendre à utiliser tes pouvoirs pour te défendre. Pas juste pour te défouler sur une certaine petite peste blonde. Et un conseil..prépare toi à t'en prendre plein la tête. Smith ne risque pas d'apprécier ta petite..
- Attends une minute...tu étais là DEPUIS LE DÉBUT ?! Tu m'a regardée me faire tabasser au lieu d'agir plus tôt ?!
- Exactement. Maintenant serre les dents ma petite, parce que si la salope aime les problèmes, c'est moins le cas de Smith. Et puis..blondinet à l'air pas mal remonté aussi. "

Je suis effarée devant la franchise et la nonchalance de Senty. Je la suis, sceptique, alors qu'elle marche en roulant des fesses dans sa combinaison rouge vers le château. Je ne dis pas un mot, jusqu'à l'arrivée. Sygor nous retrouve perché sur l'arche de pierre devant l'entrée et grimpe sur mon épaule avant que nous ne passions les portes et qu'une nouvelle fois, je sois accueillie par ses regard furieux. Youpi. 
Sygor est envoyé dans ma chambre et on me traîne jusqu'au salon où je suis assise de force sur le divan. Je gratte du doigt les broderies du tissu de celui-ci, penaude, alors que Meris me fusille du regard d'un coin de la pièce, et que Smith m'accable de reproches. Senty, appuyée contre le montant de la porte, observe la scène, amusée. Quand à Cleris, le teint blafard, elle se tient derrière Smith, se délectant de la colère dont je suis victime.

Alors que je commence à me désintéresser de ce qu'on me braille au visage, une phrase particulière me fait lever les yeux du fil que je grattait quelques secondes auparavant :
" Tu commences l'entraînement demain. À la moindre incartade, tu ne sors plus d'ici, et je te place sous la surveillance de Cleris. Me suis-je bien fait comprendre ? "
Je hoche la tête, particulièrement sensible à la menace et pressée d'enfin avoir l'impression de ne plus être un boulet à traîner. Comme s'il lisait dans mes pensées, Smith sourit malgré lui mais m'avertit : " L'entraînement ne sera pas facile, tu vas en baver Espra je peux te le garantir. ".
J'acquiesce et satisfait, il me renvoie dans ma chambre en demandant à Meris, toujours énervé, de m'accompagner.

J'entre dans la chambre et dès que la porte est refermée, il me plaque contre le mur et son visage s'approche à quelques centimètres du mien. Ses yeux se plantent dans mes iris et il murmure, la voix rauque : " Qu'est-ce qui te prend putain Espra ?! Pourquoi tu t'attires toujours des problèmes bordel ?! Tu veux mourir à peine arrivée ? Tu sais rien sur nous, tu connais pas les environs, tu sais même pas où on est et... ".
Prise d'un élan irrépressibles et incapable de supporter ses reproches une seconde de plus, je plaque sa main sur ma poitrine, coupant court à sa phrase. Il s'interrompt, interloqué. Sous sa paume, les battements effrénés de mon cœur font trembler tout mon buste et se répercutent sur sa peau brûlante. Il me dévisage, le visage caressé par la lumière chaude de la lampe à huile du guéridon. Alors, lentement, il glisse son bras derrière ma taille et me rapproche de lui avec douceur.

La main qui percevait mon pouls, qu'il ne fait qu'accentuer, s'élève pour effleurer ma joue. Ses doigts glissent sous mon menton et son visage rompt les derniers millimètres qui nous séparent, ses lèvres se posant avec une infinie tendresse sur ma joue. Puis sur mon nez, mon front, mes paupières, mes tempes. Je le dévisage, interdite, le cœur battant, secouée de frissons et la fraîcheur de ma peau laissant la place à une ardente chaleur. Il embrasse ma clavicule et je ferme les yeux, incapable de résister plus longtemps. Qu'est ce qu'il m'inflige ? Je secoue la tête et me recule pour observer son visage se couvrir d'une expression malicieuse et ses yeux pétiller d'amusement.   Je prend conscience de ce que je viens de faire et me recule prestement alors que cet abruti passe sa langue sur ses lèvres, l'air satisfait. J'ouvre la porte à la volée et le pousse dehors sans précaution, avant de la claquer derrière lui et de me laisser glisser contre elle. Il explose de rire dans le couloir et sa voix me parvient alors qu'il s'éloigne : " Qu'est-ce que je disais, une vraie furie. ".
Une furie ? Oui. Une catastrophe ambulante ? Bien plus.
Je rougis violemment et me met en pyjama avant de me glisser dans mon lit, brûlante et troublée. Ce mec était complètement bipolaire.

Qu'est-ce que demain va encore me réserver ? Et surtout, qui étaient-ils ?

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25, 2019 ⏰

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