Chapitre 8:J'ai une vengeance à donner

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Kim se retourne et essaye de cacher un sourire satisfait aux regards fixés sur elle.
Aaron croise les bras et s'approche.

«-Je vous présente Kim, la fille de qui je vous ai parlé tout à l'heure.

Ses lèvres rouges sourient légèrement. On voit qu'elle est fière de son entrée.
Elle fait un peu gamine sous sa taille incroyable et ses airs de fille musclée.

Personne réponds à Aaron car il n'y a rien à dire, et un moment de silence se crée. Alors il continue.

-Je propose que l'on commence demain.

Tout le monde approuve.
Mais j'ajoute quelque chose.

-Maintenant, plus de «chef». Je propose que l'on soit indépendants, ou que l'on travaillons en groupe.

Aaron semble réfléchir, un peu surpris de ma question.

-C'est d'accord, dit-il enfin.

-Super.

Ally me sourit. Je crois qu'elle voulait aussi arrêter de suivre ses ordres.
Ça fait un an que je me débrouille seul, je n'ai pas envie de perdre cette liberté. Le seul point positif, parmi les négatifs.
Jimmy et Andrew se regardent d'un air surpris. Depuis hier, tout à changé pour eux deux.
On mets le plan au point.
C'est risqué et je le sais.
Tandis que Jimmy et Andrew surveilleront la porte d'entrée et les bruits à l'intérieur de la maison, Aaron et moi iront martyriser Jace. Kim et Ally resteront à plusieurs mètres de la porte avec leurs téléphones, et seront averties en cas de problème de notre côté. Tout les quatres arriveront pour nous défendre.

Nous parlons encore un peu à Kim pour apprendre à la connaître. Je comprends vite qu'elle aime toujours être la première.
C'est l'esprit de compétition, ici. Au départ, nous sommes partis de l'entraide, et voilà à nous sommes réduits. Il va falloir régler ça avant de partir demain, sinon on est mal partis.
Tout le monde décide de partir par l'heure tardive. D'abord Jimmy s'en va, talonné d'Andrew, puis Aaron et Kim s'en vont en discutant.
Il ne reste plus que Ally est moi. J'aime beaucoup le caractère de cette dernière: Elle est discrète mais cache une personnalité drôle et gentille. Elle ne me fuie pas parce que je suis Allen Massey, ou je ne sais quelle autre connerie qui détruit ma vie.
Je la regarde longuement. Elle me rends mon regard, intriguée.

Je m'assois près d'elle et elle sourit.

«-Ça va? Je demande.

-Oui. Mais avec les événements on ne parle plus trop.

-Ça fait seulement deux jours!

-Je sais. Mais j'ai peur que tu arrête totalement de me parler en dehors de l'alliance.

-Je comprends. Moi aussi, pour une si peu longtemps ça me manques déjà.

Je soupire.

-Je trouve que l'alliance n'est pas ce qu'elle est censé être: j'ai l'impression que c'est chacun pour soi. Ça ne devrait pas.

Elle me dévisage comme moi tout à l'heure.

-Tu as raison. Demain, ça risque de ne pas être joli du côté «entraide».

-Il va falloir leur rappeler que ici, ce n'est pas la loi du plus fort. Sinon, ça ne sera pas uniquement «pas joli» mais catastrophique.

Elle hoche la tête.

-Je suis d'accord avec toi. Mais on peut parler d'autre chose? Je pense que nous n'allons pas beaucoup avoir de moments juste ensembles pendant un petit moment.

Elle a raison. Je la connais depuis peu mais elle est déjà importante pour moi, et ces petits moments de discussion sont des minutes en or.

-Tu t'es fait des amis au lycée, je demande d'une petite voix?

-Non, pas vraiment. Je préfère rester avec toi. Les gens qui te jugent m'énervent et me fatiguent. J'ai déjà parlé une ou deux fois avec Jimmy et Andrew, mais sans plus. On s'est mis d'accord d'éviter de trop passer de temps ensemble, pour ne pas éveiller un soupçon chez les autres élèves.

Elle soupire.

-Tu sais, Allen, ils y a pleins de rumeurs qui tournent sur toi. Comme le fait que tu rôderais près du lycée en permanence. Ou alors, et celle-ci est loufoque, que tu serais cannibale et que tu mangerais des humains en ville la nuit. Je me demande ce qui leur passe par la tête.

On continue à parler, sans voir le temps passer, sans voir le soleil se coucher, sans voir l'obscurité naissante.

Quand elle regarde l'heure, il est déjà trois heures. Je lui assure qu'il ne vaut pas la peine qu'elle rentre chez elle alors je lui propose de dormir dans le «salon» constitué de rondins de bois me servant de poufs. Je commence à déplier un sac de couchage et je vais dans ma chambre.

Le lendemain soir, tout le monde est prêt. Aaron nous conduit vers la maison de Jace, et discrètement nous nous déplaçons entre les rues. Il y a pas mal de route, mais il n'y a pas besoin de quitter la ville.

Lorsque Aaron s'arrête, Kim, qui le suivait de près, lui rentre dedans. Nous nous trouvons devant une gigantesque maison, à l'air vieille mais bien entretenue.
Je soupire. Je regarde chacun des membres de l'alliance et je me rends compte que tout le monde tremble sauf moi. Il ne fait pas froid au point de grelotter, alors j'en déduis qu'ils ont peur.
Kim et Ally vont se cacher derrière les buissons. Jimmy bombe le torse d'un air confiant en disant qu'il allait assurer sa tâche, mais je le vois trembler, et Andrew semble moins cacher sa peur. Ses yeux noirs fixent le vide, et je l'entends déglutir de temps en temps. Kim est probablement la plus détendue, juste derrière moi quand elle part suivie de Ally, l'air un peu perdue. Aaron soutient un regard grave, froid, et apeuré aussi. Je pose un main sur son épaule.

«-Aller mec. Il faut y aller.»

Il hoche la tête et sourit.
On tente d'ouvrir la porte, et par chance elle n'est pas verrouillée. On rentre, et la pièce est plongée dans le noir. On monte les escaliers et on se retrouve devant une porte. On voit qu'il connaît cet endroit. On ouvre la pièce qui s'avère être une chambre, et un homme de l'âge d'Aaron fronce les sourcils en nous regardant.

«-Aaron, c'est toi?

-Oui. J'ai une vengeance à donner.

Jace s'approche et lui donne un violent coup dans le nez. Il grimace de douleur et prends sur lui. Il me regarde: son nez est ensanglanté. Jace parle dans le vide, je crois qu'il le menace: mais la pression qui monte m'empêche de me concentrer totalement. Je m'approche doucement sans attirer son attention, et quand je suis assez près, je le projette sur le mur. Je le plaque en lui donnant un coup dans le ventre. Aaron arrive et se joint à moi en se déchaînant.
Après de nombreux coups, je le lâche. Il s'afale

SERIAL KILLEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant