SERIAL KILLER

Chapitre 6: Il m'a fait vivre l'enfer.

Je suis seul devant mon feu, sans trop savoir quoi faire. Il est quinze heures et je suis immobile depuis qu'Ally est partie.
Si je vais en ville, c'est un peu risqué après mon intervention le jour précédent. Je pourrais me promener, mais je risque de croiser du monde, un samedi midi.
Et puis merde. J'ai droit de vivre, quand même. Rester dans la zone réputée «dangereuse» à longueur de journée me saoule.
Je prends un couteau de cuisine et marche lentement vers la zone fréquentée de la forêt. Pour le moment je ne croise personne. Je marche plus vite.

Je vois au loin, Jimmy, qui mange des sandwichs et bois des canettes de Coca-Cola accompagné de plusieurs personnes. Parmi eux se trouve des personnes que je connaissais et d'autres, non. Je me demande d'où ils viennent.

Je dissimule mon couteau en le rangeant dans mon sac et je reste au loin, de façon à ce que Jimmy me voie. Ses yeux passent furtivement sur mon regard, et passent sur une fille blonde qui a pris la parole entre temps. Je suis trop loin pour comprendre toutes leurs paroles, mais j'essaye de le faire au maximum.
La fille parle d'une anecdote amusante s'étant passé apparemment avec un certain Manuel.

Lorsqu'elle finit, Jimmy annonce qu'il doit partir, ils échangent quelques mots puis la bande de disperse.
Tout le monde s'en va sans m'avoir remarqué sauf Jimmy qui s'avance vers moi.

«-Je suppose que tu veux me parler.

-Ouais. J'ai besoin de toi.

-J'y gagne quoi?

-Normalement, quand on est amis, en d'entraide gratuitement.

-Qui te dis que je suis ton ami?

-Dans ce cas on peut négocier.

-Très bien.

-J'aurais aussi besoin qu'un de tes... potes vienne.

-On verra. En quoi consiste ton idée?

-J'ai besoin de deux personnes pour aider Aaron, c'est un mec qui trafique des armes. Je ne sais pas ce qu'il veut faire mais je soupçonne qu'il y aura du sang, des cadavres et des armes.

-C'est une idée.

-Rejoins-moi à dix-huit heures ici même. Je viendrai te chercher, avec ton pote, celui qui aura accepté.

-Ça marche.

Je retourne chez moi et j'envoie un message à Ally et a Aaron pour leur demander de se réunir chez moi à dix-huit heures.

Je me douche dans la rivière et je me change pour de meilleurs vêtements: nous allons discuter des objectifs de Aaron, nous allons monter l'alliance. Ally n'en fera sûrement pas partie, mais c'est mon amie et elle mérite de savoir ce qu'il se passe.

Je mets un tee-shirt gris et un jean bleu, je me coiffe mollement les cheveux et me mets du gel. Avant, au lycée, beaucoup disaient que j'étais beau. Ce ne doit plus être le cas maintenant, avec mon regard froid et mon visage fatigué.

Je jette un coup d'oeil a l'heure : 17h45. Je sors dehors et déjà Ally arrive à travers les arbres.
Un pic de stress survient précipitamment. La dernière fois que j'ai attendu du monde, c'était lors de ma fête, qui avait viré au drame et qui avait changée ma putain de vie en cauchemar.

Je l'accueille en souriant, et elle fait de même. Je me cache derrière cette expression joyeuse et taquine, j'essaye de dissimuler mes tremblements incontrôlables. Je n'aurais pas pensé réagir comme cela à la pensée de rassembler du monde.
On discute en riant mais je sur-joue car je suis long d'être détendu comme elle.
Derrière arrive Aaron en courant, et il s'excuse pour le retard. Je regarde l'heure et je me rends compte que je devrais être parti chercher Jimmy et probablement Mara, qui le suit partout, depuis cinq bonnes minutes déjà.
Je cours également et ils me regardent détaler sur le chemin boueux, parsemé de flaques d'eau.
J'arrive d'à travers les arbres et je vois Jimmy qui parle avec un mec que je n'ai jamais vu.
Je m'approche avec peur d'être reconnu, à découvert sans capuche.
Il me voit et détourne le regard vers son pote tout en parlant. J'arrive, souriant, et je les conduits jusque chez moi.
Une fois arrivés, je fais tomber mon sourire et je reprends mon regard froid habituel. Il fronce les sourcils en me voyant et je lui donne une claque.
Il pose ses mains sur sa joue, surpris, et Aaron arrive.