Un an plus tard...

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Mirio s'agita sous ses draps, ses muscles tendus à l'extrême alors que son cerveau luttait pour le réveiller et le sortir de sa prison infernale, présente à l'intérieur de lui-même. Ses doigts se crispèrent, le tissu commença à se déchirer suite aux tiraillements répétés et enfin, dans un sursaut familier, il se réveilla en sueur. Il respirait irrégulièrement et transpirait à grosses gouttes quand il mit son visage dans ses mains, totalement épuisé. Après une année, rien n'avait changé.

-Aizo...

Quelques larmes salés s'échappèrent de ses yeux pour dévaler ses joues et tomber sur les paumes de ses grandes mains et il commença à renifler, incapable de faire autre chose. Il jeta un regard lointain à son réveil et gémit en voyant les trois heures du matin à peine dépassées, alors qu'il avait réussit à trouver le sommeil moins d'une heure auparavant. Il était à bout, aussi bien physiquement que moralement, ce qu'il savait parfaitement anormal.

Il tourna la tête vers la fenêtre à sa droite et vit le ciel dégagé, laissant apparaître clairement les étoiles et la lune qui, malgré leur lumière et leur blancheur immaculée lui paraissait bien sombres. Du bout des doigts, il toucha avec délicatesse les bouts de tissu arrachés avant de refermer violemment son poing dessus, dans une vaine tentative de les recoller. Malheureusement, il le savait, ça ne fonctionnait pas comme ça. Rien ne fonctionnait comme ça.

Il relâcha doucement sa prise et se leva pour aller dans sa salle de bain, en face de son miroir. Il observa un long moment son reflet et ne fut que plus attristé en notant une fois de plus l'absence d'une quelconque amélioration : ses cernes ne cessaient de grandir au fil de ses nuits écourtées, ses joues se creusaient petit à petit et son corps s'affinait au fur et à mesure des repas sautés, lui donnant un air plus pâle et maladif que jamais. Il avait pourtant essayé, mais rien n'y faisait. À chaque fois il essayait de se convaincre qu'il dormirait mieux pour n'être que déçu et désespéré quand il se réveillait au milieu de la nuit, et ses pensées braquées sur ses rêves lui coupait tout appétit.

Après quelques longues minutes passées à rechercher quelle autre marque cette nouvelle nuit avait laissé sur lui, il retourna très lentement vers son lit, sachant son sommeil irrécupérable pour la journée. Il s'y installa le plus confortablement possible et plongea dans ses pensées, aussi perdu que le jour où son enfer avait commencé.

~Flashback~

Ça ne faisait qu'une semaine que Nighteye et Mirio avait vécu cette triste disparition, et quatre jours qu'ils avaient décidé d'en parler avec la famille Midoriya, qui, même si elle n'avait pas assisté à ce qu'eux avaient vu, était dévastée de la mort du jeune garçon. La première rencontre avait été houleuse et pleine de ressentiment, mais la mère de famille s'était rapidement confiée à eux une fois plus à l'aise, tout comme son désormais fils unique.

Pendant cette semaine, le blond avait travaillé comme jamais il ne l'avait fait dans l'infime espoir d'apaiser quelque peu son esprit, en vain puisqu'à chaque fois qu'il n'avait plus rien à faire, sa conscience le ramenait à l'hôpital, dans cette chambre maudite où la partie manquante de son cœur était restée. Les seuls moments où il était tranquille étaient donc ceux où il s'acharnait en mission à en perdre la tête et ceux où il dormait, épuisé par ses propres efforts et sa détresse psychologique. Il détestait sa situation, sans savoir qu'elle allait s'aggraver le soir-même.

Il rentrait une fois de plus d'une journée harassante et ne fit pas plus que ce qu'il avait prit l'habitude de faire : prendre une douche rapide, manger son repas en quelques minutes dans le silence et s'écraser sur son lit pour s'endormir une fois l'oreiller atteint. À nul moment il n'avait prévu de se retrouver dans une salle teinte d'un gris très foncé, l'empêchant de voir la quasi totalité du décor.

RegretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant