Fancy.

Chapitre 3 : "You're my best friend."

Le bal d'automne. Eh oui, contrairement à nos compères les français - je suis complètement accro à ce pays - notre année est envahie de bal en tout genre et à toutes les périodes de l'année. Bal d'automne, bal d'hiver, bal de printemps, bal d'été, et surtout, le bal de fin d'année. Et pour rendre... Hommage aux saisons, notre lycée nous impose un code vestimentaire, c'est à dire que nous sommes donc obligés de nous habiller aux couleurs de l'automne. Vous voyez le genre ? Pendant que la totalité ou presque des garçons du lycée se lamentent sur leur sorts en cherchant une cavalière, nous, vraies filles que nous sommes, hurlons de joie à l'idée de passer une journée entière dans toutes les boutiques de la ville à la recherche de la tenue parfaite. Et bien sûr, je fais partie de ces filles. Qui n'a jamais rêvé de porter la plus belle robe que le monde n'est jamais créé et de se pavaner avec en attisant la jalousie de tous ? Exactement, personne.

C'est donc en compagnie de mes deux inséparables amies de toujours que, le week-end précédent celui du bal, je déambule dans San Fransisco à la recherche de LA robe, même si je sais déjà que nous serons les plus belles. Les magasins défilent sans que nous trouvions notre bonheur alors que ça fait déjà deux bonnes heures que nous cherchons la perle rare. Eh oui, nous sommes toutes très difficile en matière de vêtements, surtout s'il s'agit d'une robe de bal. Et bien sûr, comme dans tout bons films, mon regard s'accroche sur CETTE robe. Je m'approche d'elle à grand pas et la prend, des étoiles dans les yeux. C'est une robe bustier orange et rouge automnal. Le bustier est orange et parsemé de diamants. Un ruban orange est présent en dessous de la poitrine, et une sorte de losange en diamant est accroché dessus. Le bas.. C'est ce que je préfère. C'est un bas asymétrique - c'est à dire que le devant s'arrête au trois-quart des cuisses alors que l'arrière va jusqu'au sol - rouge automnal flamboyant, créant comme une couronne de feu. Elle est magique, et c'est exactement la robe qu'il me faut. Par contre, le prix l'est un peu moins, et mon père va encore me faire une crise à propos de "l'argent que je dépense comme je mange des pancakes". Eh oui, contrairement aux riches, mon père ne se plie pas à mes quatre volontés, mais bon, quand on a les moyens...

Je file tout d'abord dans une cabine d'essayage, même si j'ai déjà décidé que j'allais la prendre. Non sans difficultés, je réussis finalement à enfiler la robe de mes rêves et même à la fermer jusqu'en haut après contorsions. À part les quelques centimètres en trop au niveau de la taille, elle me va parfaitement. Il faudra juste faire quelques retouches en plus. Je sors de la cabine et fouille le magasin du regard, et repère finalement une tête blonde et une autre brune.

- Hailey, Kat' ! criai-je.

Elle se retourne immédiatement et me regarde avec de gros yeux. Surement parce que je viens de crier en plein magasin, mais bon. Elles s'approchent, et plus elles me voient, plus leurs bouches se décrochent de leur mâchoires.

- Cette robe est m.a.g.n.i.f.i.q.u.e. Et elle te va trop bien ! Pourquoi je ne l'ai pas vu ? s'écrie Hailey.

- Je te déteste. Mon dieu... Tu es trop belle chérie ! J'imagine déjà la coiffure et le maquillage que je vais te faire, tu seras parfaite !

En disant ça, Katelyn sautille sur place en claquant des mains, un grand sourire aux lèvres. Mon sourire satisfait perd un peu de son ampleur. Pourquoi ? Katy est une vraie tortionnaire, et si on ne suit pas ses directives, elle peut commettre un meurtre. En bref, elle fait peur. Mais le résultat final est toujours parfait.

- Je te fais confiance pour ça, répondis-je à Katelyn en riant.

Je referme le rideau et descends la fermeture éclair de la robe, puis l'enlève et remets mes vêtements. Je ressors avec la robe au bras et me dirige vers la caisse. Un peu plus de 800$ pour une robe. Bon, ça passe encore. Et puis, c'est soit celle-là, soit rien. Je tends ma carte bancaire à la caissière, et pendant que l'achat s'effectue, celle dernière plie puis emballe soigneusement la robe dans du papier plastique, plus dans du papier cadeau et enfin le mets dans un grand sac. Je prends ma carte et le sac et m'éloigne, décidant d'attendre les filles dehors.

Elles reviennent quelques minutes plus tard, les mains vides et la mine dépitée en voyant mon sac en main, alors que je leur adresse un énorme sourire.

J'empoigne leurs bras et les traine jusqu'au prochain magasin de robes de bals. Katelyn retrouve son entrain en voyant toutes les robes alors que Hailey reste blasée, alors je m'occupe de lui en trouver une. Et le défilé d'essayage commence. Je ne pourrai pas dire exactement combien de robes je lui ai fait porter, mais un bon paquet en tout cas, et je commençai moi-même à décourager devant ses refus. Pendant ce temps-là, Katy avait déjà trouvé celle qui lui fallait, et je dois dire qu'elle est magnifique dedans. C'est une longue robe bustier et bouffante, qui montre un dégradé de marron, du plus clair au plus foncé. Le bustier est rempli de strass, qui sont de moins en moins présents jusqu'à disparaître complètement au bas de sa robe. Bref, parfait pour elle. Du coup, elle nous avait aidé pour la robe parfaite de Hailey. Je n'ai jamais vu une fille aussi compliqué, sérieusement. Mais finalement, alors qu'on lui fait essayer une énième robe, elle ouvre le rideau de sa cabine, un grand sourire aux lèvres. La robe est marron clair à grosses bretelles. C'est une robe droite qui moule le haut de son corps, et sa particularité est qu'elle a une sorte de trou qui laisse montrer le haut de sa poitrine. Et la partie au dessus du trou est parsemé de diamants. Ça lui va superbement bien. Et pour montrer mon contentement, j'applaudis, laissant apparaître un sourire sur mes lèvres.

- Magnifique ! Tu la prends celle-là, hein ? Si tu ne la prends pas, je te tue, s'exclame Katelyn.

- Oui, oui, je la prends, ris la difficile de service.

- Merci seigneur ! poussai-je en soupirant.

- Tu es croyante maintenant ?

- Non, mais vu le calvaire que tu nous as fait subir, il mérite bien un petit remerciement pour se miracle.

Katelyn et moi rions de bon cœur alors que la blonde nous foudroie du regard. Elle retourne dans la cabine et en ressors quelques minutes plus tard avec ses vêtements. Nous nous dirigeons vers la caisse et elles paient rapidement leurs tenues. Nous sortons finalement du magasin en destination cette fois du magasin de chaussures. Cette fois, nous ne traînons pas beaucoup et ressortons toutes les trois avec chacune une paire. C'est que le temps presse ! Nous répétons la même opération pour les bijoux et les pochettes, et finalement, il est un peu plus de dix-neuf heures quand nous revenons chez Hailey. Six heures dans les magasins, ça c'est une journée shopping.

~ ~ ~

- Finalement, vous irez avec qui au bal ? demande notre hôte.

Je souffle sur mon chocolat chaud et prends le temps de réfléchir.

- Surement avec Collin, juste pour le plaisir de recaler tous les mecs qui me demanderont, répondis-je avec un sourire sadique.

Elles explosent de rire, et je les suis.

- C'est fou comme tu ne changeras jamais ! Moi, j'en sais rien... Le premier canon qui me demandera, répond à son tour Katelyn en haussant les épaules. Et toi ?

- J'attends de voir aussi. Mais sinon il y a bien Blake avec qui j'aurai très envie d'y aller...

Dès qu'elle prononce Son nom, je lui fais de gros yeux histoire de dire "T'es pas sérieuse ?!". Heureusement, elle éclate de rire juste après - suivit de près par l'autre traitresse - preuve qu'elle plaisantait, alors je lui jette mon regard le plus noir que j'ai en réserve.

- Calme-toi Mily, je blague !

Je me renfrogne et croise les bras.

- J'espère bien.

- T'inquiètes pas, bois plutôt ton bon chocolat chaud préparé par ta blonde préférée.

Je finis moi aussi par rire, emportée par celui de mes deux amies. Je me comporte de cette manière qu'avec elle. Et jamais je ne serai aussi insouciante au lycée, ça c'est sûr. Il n'y a qu'avec elle que je peux relâcher la pression et être comme je veux. Voilà pourquoi ce sont mes meilleures amies. Elles sont extraordinaires, et je ne les remplacerais par rien au monde.