Changes [ Sergio Ramos x Corentin Tolisso ]

« love de toi »

Corentin Tolisso

Les doigts tremblants et les mains moites, je suis en train de finir de boutonner ma chemise.

Alex : Et ensuite ?

Coco : Ensuite ? Je suis allé au resto qu'il avait réservé. Avant la fin du repas, je me sentais bizarre. J'avais une sensation étrange, comme si je n'étais plus maître de mon corps. Il m'a ramené, on a baisé parce que Monsieur en avait envie.

Alex : Et ?

Coco : Et ! Et ! Et je me suis mis en couple avec lui ! J'avais pas le choix ! Je... il pouvait niquer mon début de carrière en peu de temps, mec !

Alex : Pourquoi t'en as jamais parlé ?

Coco : T'es mon meilleur ami !

Alex : Justement !

Coco : J'allais pas me pointer devant toi et tout te balancer. Tu m'aurais pris pour une misérable merde. Du moins, c'est ce que je pensais à l'époque. Il me répétait si souvent que c'était ce que j'étais que j'ai fini par y croire. Il avait une telle emprise psychologique sur moi que... J'arrivais pas à m'en détacher. Il s'est arrangé pour que j'ailles au Bayern et c'est devenu pire. Les coups et les insultes se sont renforcés, il était de plus en plus violent et je ne pouvais rien dire, à aucun des gars. Josh a fini par comprendre que quelque chose clochait et il a tout découvert. Il m'a dit qu'il fallait que j'en parle à quelqu'un, mais je n'ai pas réussi à me lancer. Je n'y arrivais pas. Et je n'arrivais pas, non plus, à couper les ponts avec Franck.

Alex : Et il y a six mois ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Coco : Le choc Bayern-Real. J'évitais tout contact physique avec mes coéquipiers et mes adversaires parce que je voulais éviter de faire une crise d'angoisse sur le terrain. J'ai pris le coude de Sergio dans les côtes et j'ai eu l'impression qu'on venait de me planter un couteau à cet endroit là. J'étais couvert des bleus que Franck avait laissé. Personne n'aurait rien vu, ni rien su si, quand Sergio a tendu la main vers moi pour la poser sur mon épaule, je n'avais pas eu un mouvement de recul. Et si Josh n'avait pas tout déballer, comme un petit con.

Alex : Tu lui en veux ?

Coco : Même pas ! C'est ce qui m'a permis de m'en sortir, c'est ce qui m'a sorti des griffes de Franck. Sans Josh qui a ouvert sa gueule, sans Sergio qui a décidé de m'aider, je n'en serais pas là aujourd'hui. Je serais, d'ailleurs, probablement entre quatre planche. Et PUTAIN ! J'arrive pas à faire mon nœud de cravate !

Alexandre se met à rire et se lève pour venir m'aider. Il prend le morceau de tissus et le passe autour de son cou pour faire le nœud tant espéré. La porte s'ouvre et la tête de Sergio apparaît.

Sergio : Todo esta bien ? (Tout va bien ?)

Coco : Si ! Simplemente no pude hacer mi nudo de corbata. (Oui ! J'arrivais juste pas à faire mon nœud de cravate.)

Il hoche la tête alors qu'Alex me lance un regard étrange. En six mois, j'ai largement eu le temps d'apprendre à parler espagnol. Et Sergio commence à plutôt bien gérer en français, aussi. L'espagnol lance un regard à mon meilleur ami avant de sortir de la chambre.

Alex : Comment le mec est love de toi ! Tu as à peine hausser la voix qu'il a cru que je t'avais fait du mal ! C'est mignon !

Je le fusille du regard et il explose de rire en remettant la cravate autour de mon cou et en la serrant, doucement. Faut qu'il arrête la fumette, il devient complètement con ! Marié et père de trois enfants, j'suis pas vraiment ce que rechercherais Sergio.