9. Mensonge

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Je sentais que quelqu'un me faisait bouger, mais peu importe je voulais dormir, je resserrais mes bras qui me servaient d'oreiller, j'étais épuisée. Effectivement, j'avais un tout petit peu menti aux autres, je continuais mes recherches en plus de mes révisions pour les examens de cette semaine. Mardi nous avions passé les épreuves de français, le mercredi avait été banalisé pour nous laisser réviser, jeudi et vendredi les examens continuaient et samedi nous avions nos cours habituels. Enfin bon une routine de lycéen quoi.

Cette fois-ci il y en a marre ! Je venais de me cogner contre je ne sais trop quoi. J'entrouvris les yeux pour comprendre où j'étais. Je ne me souvenais même pas m'être endormis. Mais attendez, on est quel jour ? Et je suis où encore ? Ma très chère Lou tu radotes. La distance réglementaire entre la main de Bennji et mon visage venait d'être franchi. J'esquivais son coup, sans problème, comme d'habitude... BON OK ! Je m'étais lamentablement écrasée sur le sol. J'étais allongée sur le ventre, les bras écartés, comme pour faire une étreinte. Je grognais sous les rires incessants des canidés. Yann qui, visiblement, venait d'arriver me demanda ce que je fichais par terre. Il me tendit sa main pour m'aider à me relever, j'esquivais son geste et lui répondis en me relevant.

- Je faisais un câlin au sol, tu vois bien qu'il se sent seul.

- Du sarcasme ! Bien miss Geoffroy, le sol doit t'être reconnaissant de l'avoir réconforté ainsi. Tu vois, il sourit. Dis Yann moqueur en posant à terre une feuille sur laquelle il venait de gribouiller deux yeux et une bouche souriante.

- Ah-Ah-Ah ! Tu fais dans l'humour maintenant ? C'est bien, tu innoves !

Je lui mis un coup dans l'épaule en m'éloignant la seconde d'après pour me cacher des représailles.

- On est jamais trop prudent. Murmurais-je en lui tirant la langue juste après. Il sapprêtait à se venger quand Schalom nous arrêta.

- C'est pas bientôt fini vous deux ?

- C'est lui qui a commencé ! Avec ses questions idiotes aussi il me tendait une perche. Râlais-je

L'alpha ne fit pas attention à ma remarque, bien que le regard de Yann me disait qu'il se vengerait de ma petite personne. Schalom leva les yeux au ciel et continua.

- Ça fait combien de temps que tu es là ?

- Où ça ?

- Bah au lycée..

Je regardais tout autour de moi, j'étais dans la permanence du lycée. Depuis combien de temps ? Je ne sais pas vraiment. Je me souviens seulement que je suis restée tard hier soir et que... Oh non ! Je portais ma main à mon visage désespérée.

- Donc tu nous réponds ou on doit deviner ? Dit Soline.

Je restais muette

- Oh oh, Lou ? Lança Bennji

- Oh Lou ! On te cause ! Prononça Yann plus fort que les deux autres.

- Oui.. Euh.. Et bien.. Je suis arrivée sur les coups de 6h, la gardienne était là et ma ouvert, je me suis endormis assez vite après m'être installée. J'étais honteuse, je ne pouvais quand même pas leur dire que j'étais restée toute la nuit au lycée pour faire quelque chose que je leur avait défendu il y a 2.. 3.. Les gars on est quel jour ?

J'avais gagné, cette fois-ci il me dévisageaient tous. Soline prit la parole.

- Euh.. On est jeudi et là tout de suite nous avons deux heures d'Art, suivi d'un cours d'histoire. Tu n'as pas oublié qu..

- Chouette ! On a pas français cet après-midi grâce aux épreuves de maths ! Je pris mes affaires et accéléra le pas pour entrer dans la salle, je l'avais échappé belle.

La Prof d'Art était comme à son habitude, déchaînée et hurlait sur tout le monde. Aujourd'hui sa cible était Soline, avec toute sa tendresse habituel elle lui disait que son travaille était hors sujet et qu'elle restait sur des choses qu'elle savait faire, qu'elle nessayait pas de nouvelles techniques ou je ne sais plus quels conneries. Après le départ de notre professeure, nous nous sommes mis à quatre pour calmer Soline qui voulait la découper en morceau devant toute la classe. Enfin elle nous avait fait une description plus sanglante avec mon aide. Que voulez vous ? On ne change pas une équipe qui gagne.

À la fin du cours je suis la dernière à sortir, enfin c'est ce que je pensais avant que Yann m'attrape le bras à peine sortie de la salle.

- Eh ! Calme tes ardeurs mon louveteau je te rappelle que je ne cicatrise pas aussi bien que toi.

Seul son grognement me répondit tandis qu'il se dirigeait vers notre prochain cours en me tirant par le bras. J'ai fais quoi encore ?

- Ton cur.. Commença-t-il.

- Eh bien quoi mon cur ?

- Ton rythme cardiaque, je l'ai entendu s'accélérer tout à l'heure, tu nous a menti.

- Non. Bien sûr que non.

- Et tu mens encore. Lou dis moi la vérité, tu es restée toute la nuit au lycée ?

- Hum...

- Pourquoi ?

- Je ne pouvais pas rentrer chez moi, je n'avais pas les clefs et je n'avais pas mes notes sur moi. Du coup je suis restée au lycée pour réviser. Dis-je en essayant de contrôler mes battements de cur. Je ne lui mentais pas, j'avais seulement omis certaines vérités. À ma grande surprise il avait seulement montré d'un hochement de tête qu'il avait compris, il me lâcha et nous continuions notre chemin vers le cours d'histoire en silence.

Il était en colère, il empestait l'aigreur et je suis presque sûr que les autres le sentaient d'ici.

Histoire de réptileWhere stories live. Discover now