Chapitre 1

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- Oriane -
La route déserte défilait sous mes yeux pendant que je me demandais ce qui était passé par la tête de mes parents. Ma mère Isabelle était une avocate et mon père Liam un chirurgien et figurez-vous qu'ils ont tout plaqués pour s'installer dans le ranch que mes grands-parents nous ont donnés où plutôt se sont débarrassés. Ma vie est passée du paradis à l'enfer en un claquement de doigt. J'habitais à New York la capitale du monde, une ville dynamique avec les plus grands magasins du pays. J'étais dans un super collège, j'allais rentrer au lycée et j'avais une bonne quarantaine d'amis. Tous les week-ends j'allais à des fêtes ou faire du shopping avec mes meilleures amies Sophia et Harper. Maintenant j'allais m'installée dans un vieux ranch, celui dans lequel ma mère a passé son enfance. J'allais être isolée du monde extérieur « au pays des cowboys » comme disait mon père. Soudain ma mère me sortit de ma torpeur en criant:
- Oriane ma chérie, on est arrivé, regarde comme c'est joli, ça n'a pas changé !
Je réprimai un frison et jetai un regard noir à ma nouvelle maison. C'est là que j'allais habiter. Une larme commença à glisser sur ma joue pendant que je réalisais à quel point New-York allait me manquer. À côté de moi mon frère, Ethan, éclata en sanglot, il devait sentir qu'il se passait quelque chose. Franchement, qu'elle idée d'amener un bébé dans un endroit pareil ? Pas étonnant qu'il pleure. Mon père gara la voiture dans l'allée principal et ma mère se dépêcha d'aller consoler Ethan. Moi je suivais mon père qui se dirigeait vers la maison, elle était faite en rondins de bois et les fenêtres étaient décorées de fleurs. En somme elle n'était pas mal, mais, malheureusement, cela ne suffirait pas à me remonter le moral. A l'intérieur la déco était du même style, assez mignon mais un peu trop de dentelle à mon goût . Ma mère entra dans la maison avec mon frère dans les bras. Elle complimenta pendant un long moment le salon comme pour combler un vide, mon silence. Puis mon père me montra ma nouvelle chambre. Les murs et le planché étaient en bois, comme toute la maison d'ailleurs. Il n'y avait pas encore de décoration et je pense que mes grands-parents l'avaient fait exprès puisque je voulais devenir décoratrice d'intérieur, ils me laissaient donc tout le loisir d'exercer ma passion. J'étais donc plutôt contente de ma chambre, enfin jusqu'à ce que je regarde par la fenêtre et que je vois un paysage complètement désert. Mon père revint me voir.
- Je te laisse t'installer tranquillement, pendant ce temps ta mère prépare le diner et moi je prépare tout pour accueillir les nouveaux pensionnaires qui arrivent demain.
- Tu veux dire que des gens vont venir ici ? Que je verrais encore du monde, que je ne serais pas complètement isolé du monde extérieur ! C'est merveilleux ! je suis super contente, tu peux même pas imaginer le soulagement que ça me fait ! Je s'avais bien que maman et toi n'étiez pas complètement taré, dis-je d'un ton ironique.
- Ma chérie, je ne parlais pas de personnes mais de chevaux. Et puis tu exagères un peu. Tu verras encore du monde, au lycée par exemple.
A oui, j'avais oublié de vous parler de ça, le lycée, je devrais me lever tous les jours avant 6h pour prendre le bus alors qu'à New-York, j'étais à 5min à pied du collège.
- Tu sais je suis sûr que tu finiras par aimer cet endroit et les chevaux.
Je faillis m'étrangler. Il pouvait toujours courir ! Sur ce il partit en riant dans l'escalier. Je pris mon portable et je composai le numéro de Sophia puis plus tard celui d'Harper. J'avais vraiment besoins de leur parler mais seule Sophia me répondit.

Le soleil commençait à peine à se lever et je n'avais pas dormi de la nuit. Il était 5h du matin, mais aujourd'hui je n'avais pas cours et c'était mon dernier jour de vacances. Pourtant je ne restais pas dans mon lit et je me levai pour aller jeter un coup d'oeil dehors, je savais que les lever de soleil dans ce trou perdu étaient à couper le souffle et même si je ne l'admettrai jamais j'avais très envie de voir ça.
Je ne m'étais pas trompée, la mousse des nuages était rose, les pleines étaient rouges et des reflets d'or dansaient partout autour de moi. Mon regard se perdit à contempler le soleil levant, je profitais du calme tant qu'il n'y avait pas encore de chevaux dans l'écurie quand je crus entendre un soupir triste derrière moi, je me retournai d'un coup et vis une ombre entrer dans la grange. Je me précipitai à l'intérieur. Je regardai dans chaque box, je montai l'escalier qui conduisait à une petite mezzanine mais rien. Bon je m'étais levée tôt, j'étais peut-être un peu fatiguée, même si je doutai avoir des hallucinations cependant, après tout, avec le choc du déménagement... mais bon mieux valait que je garde cela pour moi, mes parents serraient capables d'aller me faire aller voir un psy. Mon téléphone vibra, c'était enfin un message d'Hugo mon petit ami. Je sais que vous avez sûrement une remarque à me faire sur les relations à distance mais gardez les pour vous. Hugo m'a promis qu'il ferait tout pour que ça marche et je ferai de même donc il n'y a pas d'inquiétude à avoir.

Puisque rien est impossible...tome1: la fille de brume et le cheval de l'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant