Chapitre cinq

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"J'ouvre la porte, et une masse se jette sur moi."

Je hurle et je fouette l'air de mon parapluie en y mettant toutes mes forces. Je heurte la chose, qui s'écarte d'un coup et s'écrase contre le mur avec un petit couinement.

«-SURPRIIIIISE !!»

Je sursaute une deuxième fois et je brandit mon parapluie. Mais je l'abaisse vite quand je reconnais la personne qui se tient derrière l'îlot central de la cuisine. Une petite femme dodue, aux cheveux châtains ondulés qui lui arrivent en dessous des épaules, des yeux marrons semblables aux miens, et qui me ressemble un peu. Ma tante. Ma tante, qui a déménager en Europe il y a 7 ans et qui n'as même pas daigné envoyé une lettre de condoléance à l'annonce de la mort de sa propre sœur. Je me rappelle que quand j'étais petite, je n'aimais pas aller chez elle car son chien n'arrêtais pas de m'embêter. Je viens malencontreusement d'assommer ce même chien avec mon parapluie. Bien fait.

«-Tante Isabelle ? Balbutié-je.

-Oh ma chérie, comme tu m'as manquée ! Et ce que tu as grandi, je me rappelle de la petite fille qui adorait jouer avec Pogy ! Comme tu es devenue une belle jeune femme maintenant ! Oh, ce que tu ressemble à ta mère, c'est incroyable ! Comment vas tu d'ailleurs ? J'ai appris son décès il y a peu et j'ai immédiatement pris le premier vol pour venir rendre visite à ma nièce chérie ! Tu tiens le coup dis moi ?»

Je n'ai pas vraiment eu le temps de digérer toutes ses questions et des explications, elle a parlé tellement vite.

«-Ça peut aller.»

J'esquisse un sourire, qui doit ressembler à une grimace car elle me prend dans ses bras. Je ne me rappelle même plus si je l'aimais bien ou pas. Je pense que oui, car elle cuisine extrêmement bien. C'est pour ça qu'elle est partie, d'ailleurs ; pour exercer son métier dans la capitale de la gastronomie, Paris. J'apprends le français à l'école, mais je ne suis rien car c'est beaucoup trop compliqué. Disons que je sais dire "Je ne sais pas parler français" et "bonjour", c'est tout.

«-Je suis bouleversé par cette nouvelle ! J'ai tout laissé tombé la bas pour venir près de toi ! Je compte rester un peu, car je ne supporte pas l'idée que ma seule et unique nièce soit livrée à elle même alors qu'elle n'a que 16 ans !

-17 ans, je la corrige.

-Peu importe. Je t'ai préparer à souper, comme je sais que tu adore ma cuisine !

-C'est très gentil à vous mais...

-Tu peux me tutoyer chérie, l'interrompt-elle.

-C'est très gentil à toi, mais je me débrouille bien toute seule et...

-Tut tut tut ! Je reste et je ne compte pas repartir de sitôt. Je serais ta responsable, ça ne te fera pas de mal ! S'exclame-t'elle.»

Elle me sert ensuite dans ses bras, puis regarde sur le côté avec un air contrarié.

«-J'aurais peut être du te prévenir de mon arrivée, histoire que tu n'assomme pas ce pauvre Pogy.»

Je tourne la tête, et le chien commence tout doucement a se remettre. J'ai autant de force que pour mettre K-O un chien d'une cinquantaine de kilos ? J'en doute. Il doit sûrement se faire vieux. Je réalise soudain ce que tout ça va impliquer ; plus de nuit passée sur l'ordinateur, plus de sortie a tout bout de champs pour voir Calum, plus beaucoup de temps pour moi, devoir vivre vingt quatre heures sur vingt quatre avec cette ignoble chien qu'elle a nommé Pogy et qu'elle semble adoré. Je me mords la lèvre, puis je me dis que ça pourrait être pire. Au moins, Calum ne me fait pas la gueule. J'envisage même de l'appeler pour lui annoncer la nouvelle. J'hésite franchement. Ce n'est pas vraiment mon truc de m'expliquer au téléphone, mais pourrais je attendre demain matin ? Car c'est quand même une bonne nouvelle, je ne serais désormais plus seule. C'est une bonne nouvelle, non ? Je m'apprête à quitter la cuisine quand ma tante m'attrape par le bras.

«-Ou crois tu aller comme ça jeune fille ? C'est l'heure du dîner !

-Je n'ai pas fort faim aujourd'hui, j'ai passer une mauvaise journée. Je préférais monter dans ma chambre et écouter de la musique.

-Non. Il faut quand même que tu goûte à ce que je t'ai préparer, et j'aimerais discuter. Tu pourras rester dans ta chambre éveillée ou pas toute la nuit si ça te chante, mais avec moi, les repas sont sacrés !»

Je soupire. Bon, ce n'est pas si terrible après tout. Je m'installe sur une chaise autour de la grande table de la cuisine, et elle me sert une petite assiette de ce qui a l'air d'être du poulet rôti. Et qui sent délicieusement bon le poulet rôti. Ça faisait longtemps que je n'avais pas manger un plat comme ça, et mon estomac grogne. D'habitude, je loupe toujours le dîner car je n'ai pas la force de me cuire quelque chose. Je monte directement me coucher ou je vais sur l'ordinateur. Je ne me préoccupe pas trop de mon ventre ou de mes envies. La maison vide me rappelle trop de mauvais souvenirs, et je n'aime pas y rester. Ma chambre est toujours la même, cependant. Bien qu'une assistante familiale passe trois fois par semaine pour faire le ménage, me préparer a manger et tout ça vu que je ne suis pas encore majeure, je me sens seule. Mais je ne m'en souciait pas trop. C'est seulement maintenant que je réalise à quel point je suis solitaire. Car mes parents avaient fait construire une grande maison, avec un salon donnant sur un grand jardin, une cuisine équipée moderne, quatre chambres et deux salles de bains, ainsi qu'une buanderie, un grenier et un garage. Quand ils l'ont construite, ils avaient prévus d'avoir une grande famille, mais la nature a voulu que ma mère devienne stérile quelques mois après son accouchement. Ils ont essayé d'adopter, mais ils n'ont pas vraiment apprécié l'accueil du centre. Alors on s'est retrouvé dans une gigantesque maison, à vivre à trois dedans. Et puis après, toute seule. Mais je m'y suis habituée, et revoir une personne de la famille ici me fait vraiment bizarre. Je mange mon repas -délicieux- et en reprend, ce qui étonne Tante Isa.

«-Ça fait combien de temps que tu n'as pas manger un repas équilibrés, dis moi ? M'interroge-t'elle en plissant les yeux.

-Euhm je sais pas, aussi bon ? Ça doit faire un an et demi.»

Elle manque de tomber de sa chaise.

«-Mais comment est ce possible ?! Tu n'as pas une aide familiale ? S'exclame-t'elle.

-Si si, mais ce qu'elle prépare me dégoûte tellement que je jette tout. La plupart du temps, je mange un sandwich a midi ou un fastfood, et je loupe le dîner. C'est plus simple.

-Pas étonnant que tu sois aussi maigrichonne ! Je vais te faire prendre du poids tu vas voir ! Dit-elle avec un air déterminé.»

Je laisse échapper un sourire, qu'elle me rend. Après cela, elle me libère et je monte dans ma chambre. Elle a refusé catégoriquement mon aide pour la vaisselle, mais je me promet que dès demain je l'aiderai de mon mieux. Je prends une douche dans la salle de bain adjacente à ma chambre puis me met en pyjama (un t-shirt Minnie avec un dessous de jogging). J'allume mon ordinateur et regarde l'heure ; 21h15. Je décide d'aller un peu sur Facebook et sur Twitter, je ne vois pas l'heure passer, comme d'habitude, et, après m'être lavée les dents et brossée les cheveux, je fini par m'endormir à onze heure et demi. C'est assez tôt, mais je ne suis pas trop d'humeur à faire la nuit blanche.

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Hey je suis vraiment vraiment désolée pour le retard 😔 j'ai été privée d'iPod etc et je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire :( mais voilà enfin la suite ahah! J'espère qu'elle vous plaît, et n'hésitez pas à commenter et voter pour mes chapitres! Merci pour les 200 vues sur mon premier chapitre, c'est dingue 😱 Bisous xoxo

LOST SOULS - 5SOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant