Encore une autre sur la liste

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Un mois s'était écoulédepuis mon entretien déchu. Et comme je m'y attendais depuis lorsj'ai beau postulé un peu partout mais en vain. Je commençaissincèrement à baisser les bras. J'ai fait tellement de sacrificepour arriver jusqu'ici et du fait que je souhaite garder monintégrité en refusant les avances d'un recruteur, tous mes projetsse trouve réduits à néant. 

Assise au bord de ma fenêtre, jeréfléchissais aux alternatives à ma situation. Il était déjàtard, la rue était déserte et plongée dans la pénombre. A unmoment je cru voir une silhouette qui dandinait dans le noir. Plus elle s'approchait, plus je parvenais à l'identifier. C'était une femme, traînant péniblement deux valises. Elle semblait attristée et fatiguée. 

Je prit une écharpe que je mis sur mes épaules et mefaufila pour sortir. Je sentais le besoin d'épauler cette femme. Je courus jusqu'à elle. Elle sursauta, et regarda tout autour d'elle effrayée. Je me présentais pour la rassurer. Elle restait quand même sur ses gardes. J'entrepris de lui prendre une de ses valises et on marchait ainsi dans un silence apaisant. Je ne voulais pas la brusquer, mais on commençait à s'éloigner sans pour autant que je sache où elle comptait aller. Quand je lui demandais, elle me répondit d'une petite voix tout simplement : «Loin d'ici». Surprise mais sans étonnement, une femme seule tirant des valises àpareil heure cherche certainement à fuir, quoi ? Je ne sais pas. On passait devant une sorte de parc, où était disposés des bancs ça et là. Je l'invitais à s'asseoir un peu.

 Une fois assise, je me retournais pour lui faire face. Ses yeux étaient rouge de larmes, mais elle ne pleurait pas. Elle avait le regard dans le vide. A vue d'œil, elle devait à peine être dans la trentaine. Après quelques minutes, elle sortit de son sac une paquet de cigarette et un briqué. Elle porta une cigarette à ses lèvres et entreprit de l'allumer. D'abord choquée, puis reprenant mes esprits, je l'arrêtais brusquement dans son geste. Pile à ce moment elle craqua, des sanglots de désespoir. Je me rapprochais et la pris dans mes bras. Elle me serra fort comme une bouée la sauvant de la noyade. Prise d'émotions, je me mis à mon tour à pleurer. On resta ainsi je ne saurais dire combien de temps avant de se calmer. Elle se releva, fixant le vide et se mit à me raconter son histoire. 

MAMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant