Confusions Intimes [sous contrat d'édition avec Butterfly]

Chapitre 3

Caitlin

Ces deux-là sont d'un ennui mortel. Ils feraient mieux d'aller dans l'une de leurs deux chambres, on respirerait plus facilement après. Cette tension sexuelle entre Ashton et Deb est insupportable. Bon, j'éprouve sûrement cette sensation parce que je me retrouve comme une potiche dans mon coin et que je me sens bien seule, invisible, inutile.

Je touille mon cocktail depuis dix bonnes minutes, maintenant. Désespérée, je relève la tête et jette un coup d'œil dans le hall. Et quelle n'est pas ma surprise en apercevant Wayne venir vers nous.

Enfin !

Bon sang, je ne pensais pas être si contente de le revoir ! Je ne peux m'empêcher de sourire. La sortie de ce matin a été une vraie réussite, ce type est agréable, à regarder évidemment, mais pas seulement. Drôle, sexy, et qui arrive à me supporter. Que demander de plus ?

— Oh.

Je reste bête en voyant une femme l'intercepter. Une grande blonde élancée en tailleur-jupe moulant. Ils ont l'air de se connaître, et leur proximité apparente me surprend. Wayne a l'air gêné, je le vois sur son visage. Ma main se crispe sur le verre quand la blonde se penche pour déposer ses lèvres à quelques millimètres de sa bouche. Heureusement qu'il a tourné la tête. Mon cœur se pince.

C'est qui, cette nana ?

Bordel, ne me dites pas qu'il est en couple ! Même si, concrètement, on n'a rien fait, il m'a quand même draguée, et s'est laissé aller à notre petit jeu de séduction. Appelons un chat, un chat, on a flirté. Et c'était très agréable. Je ferme les yeux quelques secondes et souffle un coup. Quand je les rouvre, ils se dirigent tous les deux vers nous, son bras à elle passé sous le sien.

— Super, marmonné-je.

Deb semble reprendre conscience de ma présence et ouvre grand la bouche lorsque le couple débarque au bar. La blonde aux cheveux ultra-lisses enlace Ashton, puis dépose un baiser sur sa joue. À croire que c'est une habitude. Elle commence sincèrement à me déranger. Ma meilleure amie pose sa main sur ma cuisse, y plantant ses ongles. Je la comprends.

— Les filles, sourit Ashton, voici Kristen. Ma sœur.

Déborah souffle de soulagement, mais pas moi. Wayne est toujours près d'elle, je me sens mal à l'aise.

— Enchantée, intervient Deb en lui serrant la main. Déborah.

— Caitlin, grogné-je.

— Tu viens d'arriver ? lui demande Ashton.

— Oui ! Je crois d'ailleurs que je vais aller dans ma chambre, je prendrai un repas rapide, et hop, au lit.

— Tu n'as que ça comme valise ? s'enquiert Wayne, sceptique.

— Non, évidemment, se marre Kristen, comme si c'était la blague du siècle. Le reste est à l'accueil. D'ailleurs, tu m'aides à les monter ?

Nos yeux se croisent un bref instant. Je pince les lèvres pour m'empêcher de dire quoi que ce soit de désobligeant – même si ce n'est pas l'envie qui me manque.

— Tu sais, c'est compris dans les services de l'hôtel...

— Et Monsieur doit être fatigué, se moque Ashton. Figure-toi qu'il a fait des raquettes, ce matin.

— Non ?

La fameuse Kristen glousse tout en posant sa main sur l'épaule de Wayne. Encore cette foutue proximité. La situation m'embarrasse franchement, je ne sais plus où me mettre. Déborah me lance des petits coups d'œil, elle doit être inquiète, attendant probablement que j'intervienne.