Chapitre VIII

429 32 55
                                    

Au bout de quelques mètres mon souffle devient rare et m'écroule sur le sol.
Des pas se rapprochent rapidement et j'entends mon prénom être appelé tandis que j'essaye de reprendre une respiration normale.

- Camila est-ce que ça va?!

- Oui, ne t'en fais pas, merci.

- Quand tu me disais que ton souffle était mauvais je ne savais pas à ce point. Ça fait même pas 10 mètres.

- Oui mama, je sais.

Dis-je en me relevant enfin.

- Viens, on va prendre la voiture. C'est plus safe.

- D'accord mama.

Et c'est sur ces mots que je me dirige vers ma voiture.

Ça fait maintenant une bonne dizaine de minutes que je donne des directions aléatoires dans l'espoir de trouver Lauren.

- À gauche.

La voiture s'arrête. Ma mère se retourne et me regarde.

- Ça fait dix fois qu'on arrive ici. Maintenant, tu descends.

- Quoi?!

Dis-je alors que ma mère fait le tour de la voiture et m'ouvre.

- J'ai dit; descends.

- Mais je-Aaah!

Elle me jette sur le sol et referme la porte.

- Cette fois tu marches mais tu cherches dans le coin.

- Mais mama je-

- Pas de "mama" qui tiennent! Ça fait des années que j'attends que l'un de mes enfants me présente quelqu'un! Tu bouges tes fesses de paraisseuse qui attends l'amour de sa vie en mangeant des pots entier de glace tous les vendredis devant "la vie est belle ; "le moulin rouge" etc depuis qu'elle a cinq ans!

- M-mama je-

- Et que ça saute!

Dit-elle en me laissant sur le trottoir et partant avec la voiture.

Bon bah je vais où maintenant?

"Cours là où ton coeur te dit d'aller. Si tu l'a voit en chemin, c'est que vous étiez destinées l'une à l'autre."

Peut-être que nous n'étions pas faite pour être ensemble après tout.

Sur mon chemin je vois des couples s'embrasser de partout, de quoi bien me rappeler ma solitude.

Tous font comme si rien n'existait autour d'eux alors que si, je suis là moi.

Les chambres d'hôtel, ce n'est pas fait pour décorer le paysage!

Je m'assoie sur un banc dans un parc et observe les personnes qui passent sous mes yeux.

Des enfants courent dans l'herbe main dans la main en rigolant et se souriant. Même des gosses de quatre ans ont une meilleure vie sentimentale que moi.

Des adolescents l'un à côté de l'autre tandis que le jeune homme prend discrètement la main de sa bien aimée en rougissant. Cliché!

Des vieux s'amusent à jeter du pain à des pierres pensant que c'est des pigeons. Ils se disent des mots doux et discrets dans les oreilles tout en gloussant.
Même des vieux ont une meilleure vie sexuelle que moi!

Je n'y crois pas.

Je suis tombée bien bas.

Je suis si jeune pour être une vieille fille...

En ayant marre de voir à quel point ma vie relationnelle est horriblement nulle, je décide de lever les yeux pour regarder les pigeons qui- Putain mais merde!

Je me relève et me mets à marcher d'un pas rapide.

Des couples, des couples et encore des couples. Des gens amoureux et heureux de partout.

Je crois que je suis en train de faire une overdose.

Je marche encore plus vite - Usain Bolt à mes côtés c'est de la gnognotte - et pète un câble en plein milieu du parc.

- Putain mais vous ne pouvez pas être triste comme tout le monde! Vous ne pouvez pas faire ça chez vous? Vous ne pouvez pas penser à nous? Votre amour me donne envie de gerber! J'en ai marre! Plus je vous vois et plus ça me rappelle ma solitude, le fait que je finirais seule comme une grosse conne parce que j'ai fait l'erreur de faire mon coming out et me suis retrouvée bonne soeur! Ma solitude et mon néant amoureux car je n'ai pas eu le courage de retenir celle que j'aimais, lui dire tout ce que je ressentais pour elle! Que je- Ne vous approchez pas monsieur, je mords!

Dis-je en me coupant en voyant un homme faire un pas vers moi mais recule rapidement à mes mots.

- Pourquoi je n'ai pas le droit à ça moi aussi?! Pourquoi je n'ai pas le droit d'être heureuse? Pourquoi je n'ai pas le droit d'être moi-même? Pourquoi je n'ai pas le droit d'aimer et d'être aimée en retour? C'est donc ça ce dont je suis résumée à être? Je suis résumée à ça...

Ma dernière phrase sortie dans un murmure et un sanglot.

Mes yeux ont croisés sont regard, mais elle n'était déjà plus seule.

J'ai raté ma chance. C'est trop tard pour moi...

***

Merci pour le 1k19 de vues!

Perfect sinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant