Chapitre III

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Depuis ce jour-là, Ally est beaucoup plus sympa avec moi. Elle sait caresser dans le sens du poil quand ça l'arrange.

- Soeur Camila !

J'arrête d'effacer le tableau et me retourne vers mademoiselle Jauregui.

- Que me vaut le plaisir de vous voir en pleine récréation ?

- Je voulais vous poser une question. Ça peut paraître indiscret et inutile mais j'aimerai savoir, c'est quoi votre nom de famille ?

Je ne comprends pas l'utilité de sa question mais bon...

- Je ne vois pas en quoi ça va vous servir mais je me nomme Camila Cabello.

C'est yeux s'ouvrent en grand.

- Comme Alejandro Cabello ?!

- C'est mon père effectivement.

- Oh. Mais...

- Mais ?

Elle semble réfléchir à ce qu'elle s'apprête à dire.

- Votre père est ministre ! Plus j'en apprends sur vous, moins j'ai l'impression d'en connaître...

- Normal, tu ne sais rien sur moi.

Ses sourcils se lèvent d'un coup.

- Vous me tutoyez maintenant ?

Un sourire en coin apparaît sur son visage. Aurais-je fait une grosse erreur sans m'en rendre compte ?

- Si vous voulez je peux revenir au vouvoiement ?

- Non ! 

- Dis-moi Lauren... j'ai une question qui me taraude depuis pas mal de temps et j'aimerai connaître la réponse à cette dernière si ça ne te dérange pas.

- Bien sûr que ça ne me gêne pas.

- Très bien. Pourquoi es-tu ici ?

Son sourire s'efface.

- Je n'aurai pas dû demander, excuse-moi. C'est peut-être encore un sujet sensible.

- Non, ne vous inquiétez pas. Je ne m'y attendais juste pas.

- Tu peux me tutoyer quand nous sommes que toutes les deux tu sais ?

- Merci...

Ses joues se mettent à rougir.
C'est mignon.

- ... Si je suis ici c'est parce que je suis bisexuelle et que mes parents pensent que c'est une sorte de perversité. N'étant pas majeure et malgré tout leur fille, ils ont pensés à ce pensionnat.

Sa tête se baisse alors que ses joues rougissent encore plus. Je décide donc de remonter sa tête avec mon index et fait rencontrer nos regards.

- Pourquoi tu caches ton visage ? Tu as honte ?

Hochement positif de sa part.

- Tu n'as pas à avoir honte. Sois fière de qui tu es et peu importe ce que les gens peuvent penser de toi. Ne les laisse pas avoir raison de toi. Tu pourrais très vite devenir nonne contre ton gré.

Dis-je dans un léger rire tandis que son visage montre son incompréhension.

CAMILA ! APPRENDS À TE TAIRE !

- Je ne comprends pas.

J'enlève mon doigt de son menton rapidement et m'éloigne à la même vitesse.

- Il n'y a rien à comprendre.

Mon ton est beaucoup plus sec. Mais elle ne comprend pas que je ne veux pas en parler. Elle part fermer la porte et reviens vers moi.

Perfect sinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant