Get out

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*Adan en photo de chapitre

Souvent, certains fantômes du passé reviennent nous hanter. Ils nous rappellent qu'ils ont étés présents et que cette partie de notre vie, cette douleur, ces moments ne sont pas que fictifs, non, ils ont bel et bien existés. Ils se réincarnent en pensées, en manque, en souvenirs ou en cauchemars et nous poursuivent pour pendant plus ou moins longtemps.

Et aujourd'hui mon tour est arrivé, mon pire cauchemars est revenu me hanter...

- Bonsoir mon coeur, regarde qui est venu nous rendre visite! ta mère ne va pas tarder à rentrer, elle aura un peu de retard.

J'aimerai hurler à m'en rompre les poumons, lui crier au visage, le ruer de coup, j'aimerai pouvoir lui faire ressentir ce que moi j'ai ressenti, mais rien... je n'arrive à effectuer aucune de ces actions. Je suis planter là, sous le choque et silencieuse, immobile face à ce garçon que j'ai tellement aimé. Un sourire malsain trône sur son visage, oh ce sourire... je crois que je vais vomir. Il est fier de lui, je le sais, je le sens: il n'a pas changé. Comment ose-t-il?

Ma vue se trouble, mais je ne pleurerai pas, il me semble que mon père dit quelque chose, mais je n'entends plus rien, la seule chose que je vois c'est lui, il s'avance vers moi, je reste immobile pendant qu'il continu de s'approcher. Il va ouvrir la bouche mais je le devance.

- Sors. dis-je calmement, même si le calme me manquait à ce moment.

Mon père et ma soeur ont les yeux rivés sur moi, ils ont l'air... choqué? ou déçu plutôt de mon comportement, mais je n'y prête pas attention. Mais s'ils savaient...

- Pardon? répondit-il

Cette fois je perds mon calme, c'en est trop, même pour moi, même après tout ce temps.

- ADAN SORS TOUT DE SUITE DE CHEZ MOI!

Je ne tiens plus, je pleurs, il est heureux, je le sens, c'est ce qu'il voulait, j'ai réagit comme il voulait, mais je suis bien trop perdu pour m'en soucier. J'en ai fini avec ses petits jeux malsains, depuis bien longtemps, je n'y succomberait pas.

Il sort satisfait. Et je regarde la porte se fermer derrière lui, mais je sais qu'il reviendra. Il ne laissera pas tomber, pas tant qu'il n'aura pas ce qu'il veut, pas tant qu'il ne m'aura pas détruite de nouveau. Je reste bloqué, mes pieds scotchés à terre, le visage en larme et le coeur en feu. Mon père se précipite vers moi, accompagné de ma soeur, ils sont perdus mais je le suis aussi. Ils cherchent des explications, mais je les cherche aussi...


Flashback 2 ans plus tôt:

Nous voilà à ma dernière année de collège, tout était parfait, du moins c'est ce que je pensais. J'avais un copain depuis maintenant 8 mois et tout se passait tellement bien. Il disait m'aimer, et je l'aimais aussi, je pensais que ça allait durer pour toujours. Nos familles se connaissaient, on était très proches et tout se passaient merveilleusement bien.

J'étais beaucoup trop naïve, ou trop aveuglé pour me rendre compte que tout ça était toxic. Durant ces mois il m'avaient quitté 4 fois au moins, mais il est toujours revenu, je n'étais plus qu'un objet sans importance mais je m'en fichais, tant qu'il revenait. Sans que je ne m'en rende compte il m'avait éloigné de mes amis, de tous mes amis, j'étais hypnotisé, je ne vivais plus que par lui, au collège j'étais toujours seule, je ne voyais plus personne puisqu'il avait un an de plus que moi et que lui étais déjà au lycée. Il me battait souvent, quand je ne faisais pas ce qu'il voulait, ou sans raison parfois pour "extérioriser" disait-il. Et malgré tout, je l'aimais. J'étais tellement pathétique, je disais l'aimer alors que je ne savais même pas ce qu'amour voulait dire.

Et un jour, il est venu m'annoncer que sa famille allait déménager, et ce jour là, j'ai failli perdre la vie. Pas parce que "oh mon dieu l'amour de ma vie s'en va" je vous rassure. Mais parce que ce jour là il m'avait tellement frappé que j'en ai perdu connaissance, il puait l'alcool. Ma mère m'a retrouvé par terre, dans ma chambre et m'a emmené à l'hôpital. Heureusement mon père et ma soeur étaient chez mes grands-parents pour le week-end, et ma mère à accepter à contre coeur de ne rien dire à personne. Je voulais oublier, je ne voulais affronter ni juge ni avocat ni tribunal, ni regards, ni pitié, je voulais seulement tout oublier. Et j'y suis arrivé.

Mes amis ont étés là pour moi et m'ont comprises, je me sentais affreusement mal de les avoir laissé, mais elle ont compris que je n'avais plus le control. Ma vie à repris, et bientôt tout le monde avait oublié cette apparence de pauvre petite fille soumise que j'étais, j'ai repris ma vie en main et je me suis promis de ne plus jamais laisser une telle situation arriver.

Mais il a fallut qu'il revienne.

Trust me..Where stories live. Discover now