Il est encore à l'autre bout de l'allée, et il marche vers moi l'air triomphant, l'air intouchable. Mais ça ne durera plus très longtemps. Toute cette histoire sera très bientôt terminé, pourtant je n'ai pas l'impression d'être proche d'une victoire.
Ça y est, il est à un mètre de moi, personne ne parle, pourtant la lueur qui brille dans ses yeux veut tout dire, je frissonne, et malheureusement le froid n'y ai pour rien... j'ai peur... mais je reprends courage en me disant que c'est bien la dernière fois que je ressentirai de la peur à son égard. Il tente de m'embrasser mais je m'esquive.
- Allons-y doucement...
- Tu as raison, il faut d'abord que je te punisses
Je sais qu'il ne me fera rien en public, du moins je crois. Mais s'il tente quoique ce soit, on interviendra.
- Tu m'as manqué tu sais, tu étais mon jouet préféré, et ça me plait encore plus que tu l'acceptes enfin.
Je respire profondément et essaye de garder le sang froid et l'air soumise parce que je me retiens vraiment de ne pas le frapper. Il enchaine et ne me laisse pas de répit.
- Dis moi que tu m'aimes, dis moi que tu aimes quand je te fais du mal.
- Adan... je te hais du plus profond de mon coeur.
J'ai parlé avec tellement de haine et de rancoeur que mes propres mots me semblent étrangers, mais il fallait que je le lui dises un jour, il fallait que je me débarrasse de ces mots. Il ne s'y attendait pas et ses yeux ronds d'étonnement me le confirme. Je me félicite d'avoir contré ses attentes et d'avoir réussi à le déstabiliser, c'est une première pour moi.
- Oh Léna... petit coeur, tu vas le regretter.
Son regard change, et je reconnais ce regard, celui qu'il m'a lancé bien trop de fois avant de me ruer de coups. Il s'approche dangereusement mais je reste sûre qu'il ne tentera rien en public, je regarde autour de moi et m'aperçois qu'il n'y a personne autour de nous, et merde...
Il s'approche dangereusement de moi mais il n'a le temps de rien faire car mon père et quelques officiers interviennent et lui passent les menottes juste à temps.
- Adan Nichols vous êtes en état d'arrestation pour agression, vous avez le droit de garder le silence et tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous !
Mon père me prend dans ses bras et je sens que je ne vais pas me retenir longtemps, je vais craquer... j'essaye de me retenir mais je n'y arrive pas, ça sort tout seul: ja pars en fou rire et pleure à la fois. J'ai toujours eu le chic pour rire dans les pires moments, mais j'arrive à faire rire mon père aussi, il m'a souvent dit que mon rire était contagieux et je suis heureuse d'avoir réussi à détendre l'atmosphère. Tout est fini maintenant, mon passé ne viendra plus m'importuner...
- C'est fini mon coeur, on a gagné... me dit mon père doucement.
L'amour est un combat à la victoire impossible. On perd l'être aimé, ou on se perd soi-même en chemin. Ressentir ce sentiment à un prix, et souvent, il est bien trop élevé... certains perdent leur identité en cour de route, ils y perdent le goût de vivre, ou s'oublient en fesant passer l'autre avant soi, souvent pour des histoires sans lendemain. Alors oui, je pense que l'amour est un combat que l'on ne peut que perdre, et aujourd'hui, je ne peux me résoudre à dire que j'ai gagné, car j'ai bien trop perdu en cour de route...
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Désolé si ce chapitre était super court. Malgré tout il était assez chargé en émotions et j'espère que vous aurez aimé.
L
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Trust me..
RomanceÀ un moment ou à un autre, on en arrive tous à regretter une vision des choses, un point de vue qui s'en est allé depuis longtemps, qui était plus simple, plus joyeux bien qu'erroné. Et bien moi aussi j'ai longtemps regretté ce point de vue, jusqu'à...