Il s'assoit en face de moi et me fixe pendant quelques instant avant de s'intéresser au carnet que je tiens devant moi, je le referme avant qu'il ne puisse apercevoir le début de croquis que j'ai commencé avant qu'il ne m'interrompe.
- On a des choses à cacher?
- On se melle de chose qui ne nous regarde pas?
- Je peux voir?
- Non, je me lève et rassemble mes affaires, ce fut un plaisir maintenant bonne vie, dis-je en esquissant un sourire faussement ravi.
il m'intercepte par le bras m'empêchant ainsi de partir, ce garçon commence vraiment à m'énerver, qu'on se croise des fois dans la même journée, je veux bien, qu'il se pose à côté de moi et essaye de faire la discussion alors qu'on ne se connait même pas, c'est carrément flippant, mais qu'il m'empêche de partir? non mais où va le monde?
- Et si on recommençait à zéro tu veux?
- Tu ne vas vraiment pas me lâcher hein?
- Je suis pas le genre à laisser tomber.
- Je suis pas le genre à sympathiser avec n'importe qui.
Les répliques s'enchaîne rapidement comme si le but était d'avoir le dernier mot. Mais ses yeux ne me lâchent pas il me regarde intensément et son regards est vraiment hypnotisant mais malheureusement pour lui il faut bien plus qu'un beau regard pour me faire lâcher l'affaire.
- T'es toujours sur la défensive?
- Peut être.
Il soupire profondément et tend sa main vers moi.
- Je suis Alec.
Je ne suis pas vraiment le genre à créer des liens avec des inconnus, je me suis toujours contenté de mes amis au moins je suis sûre que je peux leur faire confiance. Mais contrairement à ce que l'on peut croire, ce n'est pas pour autant que je n'ai pas la joie de vivre et que je ne rigole pas de tout (je crois que vous l'aurez remarqué). Dalia m'appelle toujours son rayon de soleil et ce surnom me fait plaisir. En voyant que je met trop de temps à répondre il soupire et fait mine de laisser tomber.
- Je suis Léna, dis-je finalement.
il sourit et son sourire à l'air sincère, et naturellement, nous commençons à marcher dans la même direction, je ne me suis pas retrouvé dans ce genre de situation depuis longtemps, et je me rends compte que parler à n'importe qui et ne pas avoir à être sur mes gardes m'avait manqué. Il décide de briser ce silence apaisant et prend la parole.
- Parle moi un peu de toi.
- Il n'y a pas grand chose à dire.
- Détrompe toi, il y a toujours quelque chose à dire.
- Et bien vas y je t'écoute, parle moi de toi.
- Comme je te l'ai dis je m'appelle Alec, je viens d'emménager avec ma famille la semaine dernière et je ne connais pas grand monde appart quelques connaissance de quand j'étais plus jeune.
- Tu as vécu ici quand tu étais petit?
- T'as un peu trop d'informations sur moi, à ton tour maintenant, je t'écoutes.
- Je m'appelle Léna, j'ai toujours vécu ici. je m'apprête à en dire plus mais je m'arrête. Je ne pense pas que parler de sois est une bonne idée, nous sommes beaucoup plus qu'un résumé ou un discours de présentation alors je trouves ça bizarre de résumer sa vie de manière si basique.
Il s'arrête de marcher et me fixe encore une fois, génial j'ai tout gâché. Pour une fois que j'avais la chance d'être qui je voulais avec quelqu'un que je ne connaissais pas, quelqu'un qui ne me voyait pas que comme la fille qui a été abusé, j'ai tout gâché avec mes discours à deux balles. Qu'est-ce qui ne va pas chez moi sérieusement?
- Je t'aime bien toi.
Pardon? je perds mes moyens pendant quelques secondes, ça réponse m'a prise de court, je ne m'attendait pas à ça et je n'ai pas l'habitude de me faire couper l'herbe sous le pied. Cependant je me reprend assez vite.
- Oui je sais, on me le dit souvent.
Cette fois c'est lui qui est déstabilisé mais il se remet finalement à marcher, nous poussant à continuer notre balade de rencontre ou peu importe. Le soleil se couche, les feuilles d'arbres chantent en harmonie avec le vent et je suis là, avec un inconnu qui ne l'est plus tellement, et j'ai le droit d'être mi avec quelqu'un qui ne me connait pas, quelqu'un qui n'est pas influencé par ce que j'ai vécu et qui s'interrese à moi comme il s'intéresserait à n'importe qui. J'ai l'impression d'être une ado "normal" et ça fait tellement du bien de lâcher prise. Mais tout à une fin, et il va falloir que je retourne à cette moi compliqué et têtue.
- Il se fait tard, il va falloir que je rentre.
- Tu as raison rentre vite avant de te faire gronder, il y a école demain!
- Je ne soulève même pas, sans commentaire...
Ma remarque nous fait rire tous les deux et nous nous dirigeons vers la sortie du parc. Ça fait bizarre de dire "nous" et d'y inclure quelqu'un qu'on ne connait que depuis quelques heures, d'englober un étranger avec sois pour en faire une unités. Je profites de mes derniers instant avec ce garçon souriant que je ne reverrai jamais, et c'est pour le mieux, je me suis trop laissé aller aujourd'hui, il va falloir que je me reprenne.
Une fois arrivé devant chez moi je me rends comptes qu'Alec marche encore à côté de moi et j'ai un moment de panique lorsque l'idée qu'il puisse être un psychopathe me traverse l'esprit. Mes sens sont aux aguets et je me prépares à devoir me défendre.
- Euh Alec, ( si c'est son vrai nom ), pourquoi tu me suis encore?
- Pourquoi TU me suis encore tu veux dire, tu n'étais pas censé rentrer chez toi?
- JE suis devant chez moi et TU es encore là.
- Et bien JE suis à deux maisons de chez moi aussi et TU es encore là.
Quelques secondes de réflexions s'écoulent avant que des ampoules ne s'allument enfin dans nos esprit.
- C'est une blague?
Il sourit comme si la situation l'amusait et se dirige vers chez lui.
- À bientôt voisine!
YOU ARE READING
Trust me..
RomanceÀ un moment ou à un autre, on en arrive tous à regretter une vision des choses, un point de vue qui s'en est allé depuis longtemps, qui était plus simple, plus joyeux bien qu'erroné. Et bien moi aussi j'ai longtemps regretté ce point de vue, jusqu'à...