𝐓𝐰𝐨 : 𝐬𝐜𝐡𝐢𝐳𝐨𝐢𝐝 𝐦𝐚𝐧

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Quelques mois plus tôt...

L'air abattu, Jeongguk franchit le seuil de la porte de son domicile familial. Sa journée au lycée s'était passée comme les précédentes : elle fut ennuyeuse et pénible à souhait. Comme chaque fois qu'il entrait en classe, personne ne le calcula. Aucun de ses camarades ne faisait l'effort d'aller vers lui tandis que le noiraud avait trop peur de faire le pas vers les autres.

Du haut de ses seize ans, le jeune homme était un garçon assez taciturne et réservé, à tel point que l'on pouvait se demander s'il ne souffrait pas d'anxiété sociale. Durant de longues années, il avait été mis de côté pour on ne sait quelle raison, lui-même la cherchait encore désespérément.

Trop bizarre voire flippant pour certains, inintéressant et sans intérêt pour d'autres... « Tu tires toujours la gueule. », lui reprochait-on.

Cette solitude constante lui pesait énormément, fanant peu à peu son sourire qui faisait la joie de ses parents autrefois.

Pas d'amis, pas de petit copain ou de petite copine - bien qu'il eût sa préférence pour les hommes - personne avec qui partager ses passions, personne avec qui communiquer ou ne serait-ce que d'avoir quelques interactions de temps à autre...

Pourquoi lui avoir donné la vie si c'était pour vivre comme une coquille sans âme ?

Ses parents voyaient bien que quelque chose clochait chez leur unique fils. Ils essayaient tant bien que mal de comprendre ce qu'il lui arrivait mais à chaque tentative, le résultat était le même. Gguk se refermait encore plus sur lui-même, le dialogue étant quasi impossible avec lui.

Cela les attristait d'être impuissants face au problème de leur progéniture mais ils durent se raviser à contrecœur.

Et encore une fois, le jeune garçon monta les escaliers avec cet air mélancolique qui ne semblait point vouloir le quitter depuis toutes ces années, sous le regard accablé de sa maternelle qui se trouvait assise dans le canapé du salon.

Il le savait, quelque chose n'allait pas chez lui. Quoi exactement ? Il ne saurait mettre le doigt dessus et cela lui écrasait l'organe vital un peu plus, de jour en jour.

Malgré tout ça, le noiraud avait trouvé depuis plusieurs semaines une raison d'exister. Une occupation qui lui faisait oublier qu'il était Jeongguk, le petit garçon étrange toujours triste que les autres fuyaient comme la peste.

Arrivé dans sa chambre, celui-ci referma la porte derrière lui à double tours avant de déposer son sac à dos au sol et de se diriger avec hâte vers son ordinateur portable posé sur son bureau. L'espace était assez petit mais suffisant pour une seule personne et elle convenait parfaitement à l'ébène.

Alors qu'il se connecta à son ordinateur, la pluie se mit à retentir, une ribambelle de gouttelettes ruisselant contre l'unique fenêtre de sa chambre. Il clôt quelques instants les paupières, appréciant ce doux son qu'il considérait comme unique. Jeongguk adorait la pluie. Ça l'apaisait de tous ses maux, calmait ce chaos infernal et brouillon qu'était son esprit. Jeongguk trouvait qu'il avait un point commun avec cette météo : les larmes qui s'échouaient sur le bitume depuis les cieux. La seule différence était qu'elles étaient visibles contrairement à celles de l'adolescent qui étaient internes, invisibles à l'œil nu et qui pourtant sillonnaient son âme au point de la craqueler, de la mettre en pièces.

Il ouvrit lentement les yeux. Ceux-ci rivèrent sur son écran qui affichait à présent la barre de recherche Google.

Puis ses doigts tapèrent le nom du site qu'il fréquentait depuis plusieurs semaines et qui lui apportait une petite étincelle de vie.

𝐎𝐌𝐄𝐆𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant