Le camps.

143 9 0
                                    

Je m'arrête dans une ville nommée « Ellwangen ». Je vois passer devant moi beaucoup de personne qui n'ont pas le profil d'un Allemand selon moi. Beaucoup ont la peau mate et ne parlent pas allemand. Je dirais plutôt l'arabe. Je les suit et me retrouve à l'entrée d'un camps qui constitue 90% d'arabe. Un camps d'immigrés sans doute. Je dépose le vélo à l'entrée et entre dans le campement. Les gens ne se rendent même pas compte de la présence et m'ignorent. Beaucoup de gens sont malade : ils n'arrêtent pas de tousser ou de cracher du sang. J'entends des cris et des pleurs de tout les côtés. Les enfants me sourient en passant devant moi et je leur renvoie un sourire également. Une femme m'interpelle en me parlant en arabe. Je lui dit que je ne parle pas sa langue et arrive tant bien que mal à me faire comprendre qu'elle me demande si j'ai faim. Je dit que oui et elle m'emmène dans une tante et me donne une couverture et à manger. La dame est très souriante et n'arrête pas de me demander si tout va bien (en langue des signes bien sûr). Le soir, elle me fais signe pour que je viennes avec elle assister à un feu de camps avec les autres immigrés. Je me lève part avec elle rejoindre les autres. Tout le monde rigole, danse, discute et s'amuse bien. J'ai du mal à me mettre dans l'ambiance. Comment veux tu faire connaissance avec des personnes qui ne parle même pas ta langue ? Je m'assoie sur un tronc d'arbre posé près du feu. A un moment je m'apprête à partir, mon regard se porte sur une fille, qui à 13 ans à vue d'œil, en train de jouer avec un petit garçon qui devrait avoir 6 ans selon moi et doit sûrement être son petit frère. Elle lui apprend les chiffres et les lettres avec attention et délicatesse. Ils rigolent et se prennent dans les bras. Malgré la distance, j'arrive à ressentir les doux câlins et l'attention qu'elle lui donne. Le garçon se met à tousser très fort et a désormais du mal à respirer. Elle s'inquiète et se dirige, main dans la main avec le petit, vers ses parents probablement. Ils la repoussent en lui parlant d'un ton sec (en arabe toujours pour ne pas changer). La jeune fille repars en pleure avec le gamin souffrant. C'est tellement injuste de le laisser souffrir ! Comment peut-on laisser son enfant comme ça juste pour faire la fête ? Je commence à comprendre que cette famille est tout le contraire de la mienne. La sœur s'occupe de son frère pendant que les parents restent indifférents à sa souffrance. Y a t-il une leçon à retenir ? Devrais- Je plus m'inquiéter du problème de mon frère ? A cet instant, je me rend compte de j'ai été très égoïste. Je n'ai pensé qu'à moi. Je souris et m'entraîne dans la danse avec les autres.

Voyage, voyage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant