Journal intime d'Ayanna

Le viol de Sana

Cher journal,

Sache que cette épisode n'est pas le plus drôle de ma vie , c'est même l'un des plus douloureux car j'ai assistée sans pouvoir faire grand chose au viol de Sana, ma meilleure amie.

C'était un dimanche Sana et moi nous rendions au marché de notre ville, il était dans les environs de six heures trente minutes, le soleil venait à peine de se lever. Ce n'était pas dans nos habitudes d'y aller aussi tôt mais ce jour là, il y avait une grande fête, le mariage de mon cousin, nous avons donc été contraintes de nous y rendre.

Dans la rue, pas grand monde était présent, seuls quelques clochards logeaient sur le sol. Puis soudain, deux hommes nous interpella et se mirent à nous poursuivre. J'ai n'ai pas pu leur échapper, Sana non plus d'ailleurs. Un des deux hommes s'est mis à déshabiller avec force ma meilleure amie, l'autre me tenait par les bras. J'ai crié de toute mes forces "Help" afin que quelqu'un m'entende même si cette ruelle était au milieu de nulle part, mais mon agresseur me gifla et me poussa au sol, je sentais mon corps partir, ma vue se troubla et j'étais angoissée de ne plus voir Sana qui fut emmenée ailleurs. À ce moment là, j'espérais très fort un miracle.

Ce miracle, c'était les femmes du marché, grâce à leurs cris, elles m'ont fait revenir à la réalité. Les femmes ont appelés les autorités mais ils ne se sont pas déplacés.

Sana allait bien, elle fut très traumatisée, mais elle décida de ne rien dire par peur de décevoir son père, du fait d'avoir perdu sa virginité.

Le viol est une pratique courante en Inde, un viol est signalé toutes les 20 minutes mais seulement 26% des agresseurs sont condamnés selon les chiffres du bureau national des statistiques criminelles.

Jyoti Singh.

Cette jeune femme était une étudiante en kinésithérapie âgée de 23 ans et vivant à New Delhi. Le 16 décembre 2012, sa vie bascule lorsqu'elle se retrouve seule avec son ami sans aucune issue face à 6 hommes dangereux qui avaient déjà séquestré et volé 8 000 roupies à un charpentier quelques heures auparavant. Ces hommes l'ont violée, sans aucun pitié. "Les six hommes m'ont violées tour à tour" affirme - t - elle lors de son séjour a l'hôpital. Elle fut battue avec des barres de fer puis jetée du bus. Jyoti était une femme battante qui ne dormait que 2 heures par nuit d'après les dires de sa colocataire. Elle étudiait la journée puis travaillait la nuit afin de payer les frais de sa scolarité : 3 300 dollars. Elle rêvait de rendre fière sa famille qui n'était constituée jusque là que d'agriculteurs.

Le jour de son agression, la jeune femme avait donné rendez-vous à son ami au Select Citywalk avant qu'ils aillent au cinéma. Pendant ce temps, 6 hommes (dont un qui est chauffeur d'un bus privé) âgés entre 17 et 35 ans boivent quelques verres pendant une petite fête puis décident d'aller se promener. Les deux amis cherchaient un bus quand ils ont aperçu le bus des hommes qui s'est arrêté. Durant le trajet, un des hommes lance des remarques désobligeantes à la jeune femme, son ami réplique et se fait tabasser avec une barre de fer et tombe inconscient. C'est à partir de ce moment que le calvaire commença pour Jyoti. Après leur crime qui dura 1 heure, ils les jettent sur la route puis tentent d'écraser l'étudiante évanouie, en vain. Pendant 20 minutes, le jeune homme appelle au secours, essaie d'interpeller les voitures qui passent jusqu'à ce qu'un homme s'arrête et appelle la police. Hospitalisée à Singapour, elle souffre de nombreuses blessures à la tête, aux intestins et à l'abdomen. Elle succombe de ses blessures 12 jours après, le 28 décembre 2012. Jusqu'au 5 janvier, son nom n'a pas été révéler, jusqu'à cette déclaration de son père : "Je suis fier d'elle. Révéler son nom donnera du courage aux autres femmes qui ont survécu à des attaques de cette sorte. Ma fille leur donnera du courage" Badri Singh.

                                                         Ayanna.