Journal intime d'Ayanna

« Stop Acid Attacks »

Cher journal,

Une des mes idoles, Laxmi Agarwal a été victime d'une attaque à l'acide. Son attaque s'est passée en 2005, elle n'avait que 15 ans. Son agresseur lui, avait 32 ans. Elle a été attaquée car elle a refuser de se marier avec cet homme. Elle a subie 9 opérations, sans réelles aides de l'Etat, ni d'aides psychologiques. Elle est restée 4 ans, enfermée chez elle, complexée par son apparence.

Laxmi Agarwal

L'attaque à l'acide est souvent qualifié de "crime d'honneur".

4 à 5 attaques à l'acide par semaine sont déplorées en Inde et les causes sont souvent absurdes.
Il suffit qu'une femme refuse les avances d'un homme ou qu'elle soit enviée par sa belle-mère pour qu'ils l'attaquent avec l'acide.

Ces femmes et/ou fillettes peuvent même se faire brûlées par un membre de leurs familles. Julli 8ans s'est faite attaquée par son père en 2013. Sa mère témoigne:

"C'était l'année 2013. Elle avait 3 ans quand nous avons été attaqué.
C'était le père de Julli.
Il voulait m'assassiner.
Il est venu à 3 heures du matin, puis nous a jeté de l'acide lorsque tout le monde dormait.
Il voulait m'attaquer, mais dans le noir il a jeté l'acide sur Julli et son beau-père.
Chaque jour il voulait se battre il l'harcelait abusait physiquement de moi et parfois me jetait dehors.
Quand j'ai commencé à gagner de l'argent par moi-même, il voulait m'en empêcher.
Il décéda à deux mois après l'attaque."

Cette arme bien qu'elle est l'une des plus destructrices, est facilement trouvable en Inde pour seulement 32 200 roupies (0.40 centimes d'euros).

Parfois je me demande pourquoi une arme aussi destructrice que l'acide est facilement trouvable en Inde.
En 2015, un mouvement a été lancé par l'organisation Make Love Not Scars le #ENDACIDSALE. Ce mouvement dénonce le fait qu'un litre d'acide est aussi facile à se procurer qu'un simple rouge à lèvres.
Reshma, indienne âgée de 18 ans, diffuse son message à travers des tutoriels beauté qu'elle poste sur YouTube. Et ces derniers mots sont :
« Finalement, le conseil le plus important. Vous pouvez acheter du rouge à lèvres aussi facilement que de l'acide concentré. C'est la raison pour laquelle chaque jour une femme est victime d'une attaque à l'acide. »

Bien que ces femmes sont blessées physiquement elles sont aussi moralement touchées.
Ce n'est pas seulement la douleur qui les fait souffrir mais aussi les commentaires des gens:  « À quoi va ressembler sa vie ? »

Les enfants aussi malheureusement sont «acteurs » de leurs mal-être, ils sont souvent horrifiés par leur visage...
En commettant de tels actes, les hommes, belles-mères ou tiers personnes détruisent la vie de ces jeunes femmes.

Laxmi témoigne:
« Ce n'est pas seulement une attaque sur mon visage ; cela a aussi brûlé mon âme, poursuit Lakshmi. J'ai abandonné mes études, tous mes rêves ont été brisés. »

Cette notion de rêves brisées est souvent évoquée par les femmes brûlées.

La justice indienne agit très peu lors de ce genre d'affaires.
Une femme a subit le vitriolage 5 fois depuis 2008 , alors qu'elle était sous protection policière.

De nombreuses associations luttent contre l'attaque à l'acide.
Elles aident ces femmes à retrouver une place dans la société, les hébergent lorsqu'elles n'ont pas de place où se rendre et parfois les aident pour les frais médicaux.
Les femmes victimes de vitriolages ne sont aujourd'hui plus renfermées sur elles même.
Un café est tenu par des femmes victimes, il y a même des femmes brûlées qui ont participé à un défilé de mode haute couture.

« Maintenant, elles peuvent retourner dans la rue et dire au monde qu'elles n'ont pas à cacher leur visage et leurs cicatrices. C'est au monde de changer sa façon de penser. »
Tania Singh.

Ayanna.