Partie 2: Le nouveau

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Je courrai quasiment sur le chemin du bahut pour ne pas être en retard et me prendre une heure de colle. En effet, ces temps-ci, je suis souvent en retard. Mes cheveux enveloppés de mon bonnet de laine rouge bordeaux, j'arrivais avec un soupir de soulagement pile poil à la sonnerie. Le carillon résonnait encore dans mes tympans quand le professeur de sciences-physiques chimie arriva accompagné d'un garçon brun, aux yeux bruns eux aussi. Il était assez grand, vers les mètre soixante-dix, environ ma taille. IL n'était ni squelettique ni obèse, il était mince comme il fallait. Je l'observais : ça faisait bien deux semaines que la déléguée nous avait prévenus qu'un nouvel élève arriverait aujourd'hui en cours de physicochimique. Comme notre bahut était un petit trou perdu dans la ville, personne n'y avait cru: et deux semaines plus tard, le nouveau était bel et bien là et en plus il était beau garçon.... Le professeur commença son habituel chemin jusqu'à notre classe, situé juste à l'entrée du lycée, à côté de l'accueil. Lorsque tous les élèves furent dans la salle, l'appel démarra et le nouveau brun resta au fond pour ne pas perturber les habitudes de la classe. Silencieusement, chacun s'installa à sa place et je souriais à ma voisine de classe, ma meilleure amie depuis la cinquième : Lénaïs Durand. Elle dévorait le nouveau du regard et j'éclatais de rire. Toujours à l'affut de nouveaux garçons à avoir sous sa coupelle! Le nouveau n'allait pas y couper et il allait en baver, c'était certain. Enfin, le professeur, M. Allambic , nous le présenta:

" Bonjour les enfants. Aujourd'hui, comme vous l'a annoncé votre déléguée, vous accueillez un nouvel élève. Je vous présente Kiryian Astabel !"

La majorité des élèves dont moi poussèrent un cri, abasourdis. Kiryian Astabel, le fils d'un des meilleurs scientifiques mondiaux ! Tous ceux qui étaient dans ma classe connaissaient cet homme et, normalement, admirait ces travaux sur la vitesse de la lumière et la vitesse sonore! Toutes les filles, moi y compris ( et à ma plus grand honte ) regardaient Kiryian avec un nouvel intêret. Je soupirai. J'aimerais arrêter de me regarder mais je ne pouvais pas. Il était.. magnétique. Je détournais finalement le regard et fixais mon classeur de SPC. Il s'assit à côté de moi et sourit. Je manquai de pousser un cri frustré : IL FALLAIT QU'IL S'ASSEYE À CÔTÉ DE MOI! MAIS MAIS....

Je me calmai et me forçais à respirer. J'ouvrai mon classeur et allais directement au chapitre sur la vitesse de la lumière. Je levai la main à la première question et eus juste. Je souris. Ce chapitre est devenu ma spécialité en un rien de temps. Il me glissait pas entre les doigts comme avec les autres élèves. J'allais au tableau pour recopier la correction de sorte à ce que les autres la copient eux aussi.

Je retournai à ma place et patientais. Le bruit des stylos sur le papier le berçais presque: j'appréciais leurs doux frottement sur les feuilles blanches. Je me remettais sur le cours : l'exercice suivant allait être dur... Je soupirai. Allez, je pouvais le faire... et puis... Je souris. Je n'avais pas vraiment le choix.

Suivant les règles que nous avaient enseignés monsieur Allambic, je résolvai le calcul et expliquai le problème,majeur puis le mineur. Celui que nous appellions secondaire. Je respirais profondément l'air qui passait dans mes poumons et m'affalais doucement sur le dossier de la chaise. Finir en premier n'était pas vraiment signe d'intelligence pour les autres.

Je jouais avec mon ciseau et réfléchissais déjà sur les messages inconnus, mais surtout la manière dont j'allais le dire à Lénaïs. À coup sûr, mon amie aux cheveux bruns allait paniquer. Je cherchais encore un moyen lorsque la chaise partit en arrière et me fit tomber. Je poussais un cri aigu et surpris. Ma tête cogna le sol brusquement et mon bonnet laissa s'échapper les cheveux auburn. Non! Le professeur ne devait pas les voir! Me précipitant sur mon bonnet de laine, je n'eus cependant pas le temps de le remettre. Serrant les dents, je me préparais à un engueulade de la part de monsieur Allambic. Et ce qui devait arriver arriva :

"Miss Marchal! Vous avez encore fait une teinture?!"

depuis le début de l'année, j'essayais de lui expliquer que mes cheveux étaient naturellement auburn, mais au fond, c'était peine perdue. Il contre-attaquait le moindre de mes arguments, ce qui m'avait forcé à mettre un bonnet en hiver et un chapeau durant les autres saisons pour éviter le moindre problème.  Cette fois-ci, il m'arracha le bonnet des mains et il le jeta à la poubelle en hurlant que j'étais encore collée. Je me redressais et Lénaïs me demanda si tous allait bien.  Je répondis que non et je partis en courant, mon sac sur l'épaule.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 07, 2019 ⏰

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