Du rouge et du bleu.
Les guirlandes du stand clignotaient... rouge, puis bleues, puis rouge et bleu...J'étais tellement absorbée par ces clignotements que je n'entendis pas les voix qui pourtant m'appelaient depuis maintenant un bon moment.Je ne voulais pas venir, elles le savaient, mais selon elles « ça me changera les idées ».
L'une d'elles me tira par la manche.
« Viens, on va aller acheter des glaces et on va faire la grande roue, ça va être cool »
Cool.
Tu sais ce qui serait vraiment cool? Qu'ils pleuvent, qu'ils pleuvent un déluge tel que cette ville n'en n'a jamais connue. Ce déluge nous pousseraient toute à rentrer, et je pourrais enfin être seule. Mais évidemment, je gardai ces mots au fond de moi, encore une fois, je hochai la tête et la suivit.Elles ne savaient pas ce que je pouvais ressentir, elles n'en n'avaient pas la moindre idée. Pas la moindre idée de l'immensité du trou béant dans ma poitrine, ce trou qui continuait de s'agrandir, nuits et jours, repoussant constamment mes limites . Elles, n'avaient jamais ressenti cette détresse, alors comment pouvaient-elles prétendre savoir ce qui me ferait aller mieux ?
Mais, est-ce que je pouvais leur en vouloir de m'aider ? Elles étaient sincères, enfin je crois. Ce qu'elle voulait, c'était que je redevienne comme avant, me voir sourire, rire à nouveau.« Je vais prendre un cornet, caramel beur salé s'il vous plaît. »
Mes mots sonnaient étranges;
Ils étaient comme moi;
Vides.