Chapitre 11

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Marian

LAISSANT ÉCHAPPER UN LONG SOUPIR DE BIEN-ÊTRE, je décide de rester encore quelques secondes sous l'eau délicieusement chaude. C'est merveilleusement délassant, mais je ne peux m'attarder plus sous la douche. Le chauffe-eau n'a malheureusement pas une capacité illimitée. Il ne manquerait plus qu'à cause de moi, Simon se chope une pneumonie ! Pas très sympa ! Cependant, je ne peux m'empêcher d'imaginer la tête qu'il ferait si je ne lui avais pas laissé la moindre goutte d'eau chaude !

Je sors de la cabine et saisis une des serviettes sur l'étagère. Après m'être séchée, je passe le pull que j'avais récupéré dans le sac de sport de Simon. C'est un des siens. Il est épais, doux et long. Il m'arrive à mi-cuisse. J'enfile ensuite une paire de chaussettes.

Je sors de la salle de bain et me précipite, enfin autant que me le permet ma cheville encore un peu douloureuse, dans la pièce d'en face. Je suppose que ce doit être la chambre d'amis. C'est la plus petite des trois. Si sa déco est assez spartiate, elle est tout de même spacieuse. Le chauffage ne l'a pas encore suffisamment réchauffée, mais c'est toujours mieux que le froid polaire qui règne en bas. Et chose non négligeable au vu de mon état de fatigue, le matelas de son lit à deux places me paraît particulièrement confortable.

Grelottante, j'actionne l'interrupteur et referme la porte derrière moi. J'attrape ensuite le plaid sur la tête de lit qui a sans doute été abandonné là par les propriétaires. Je m'en enveloppe frileusement avant de me diriger vers la fenêtre.

Loin de se calmer, la tempête semble redoubler de vigueur. Les flocons, énormes, tourbillonnent, et dans un ballet désordonné, viennent s'écraser contre la vitre. C'est un spectacle à la fois fascinant, hypnotique, beau et effrayant. Combien de temps va-t-elle durer ? Combien de temps vais-je rester bloquée ici avec Simon ? J'appréhende ce huis clos avec lui. Je redoute que cet enfermement lui donne l'occasion de me percer à jour, de me mettre à nu. Je ne veux surtout pas qu'il puisse deviner mes sentiments.

Bon. Je ferais mieux de voir si je peux téléphoner à Shana et Keith. Ils doivent se demander où nous sommes passés.

Encore emmitouflée dans le plaid, je m'installe sur le lit.

J'arrive à joindre Shana et la rassure sur notre sort.

— D'après ce que j'ai entendu, cela risque de durer au moins toute la nuit, m'informe-t-elle.

— S'il te plaît, dis-moi que c'est juste un cauchemar et que je ne suis pas vraiment bloquée avec Simon Cross ! râlé-je.

Elle laisse échapper un soupir mélodramatique suivi d'un éclat de rire.

— Si tu veux, mais ça ne changera pas la réalité, me taquine-t-elle. Mais, surtout, ne vous entretuez pas ! Ce serait dommage, vu que vous êtes dingues l'un de l'autre !

— Quoi ?! hurlé-je, manquant de m'étouffer.

Shana éclate de rire une nouvelle fois.

— Bon, je te laisse ! À bientôt et ne faites pas trop de bêtises !

Grrr... La bourrique ! Elle a eu le temps de me raccrocher au nez avant que je ne puisse lui dire ma façon de penser.

Avec irritation, je jette mon téléphone sur le matelas. Repliant les jambes, je les entoure de mes bras avant de ficher mon menton sur mes genoux.

Un léger coup frappé à la porte me fait aussitôt relever la tête.

Le battant s'ouvre sur Simon. Mon cœur s'emballe immédiatement. Il tient deux tasses, et a coincé ce qui ressemble à un paquet de biscuit, sous son bras.

Délicieuse obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant