Épilogue

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Simon

LES BRANCHES DES SAPINS ploient sous l'épaisseur de la poudreuse. La neige recouvre entièrement la végétation et les toits des divers bâtiments composant le ranch. Mais ici dans le Wyoming, c'est normal à deux jours du réveillon du jour de l'an.

Je dépose ma tasse de café sur la rambarde qui borde la véranda. Le soleil se lève à peine. Devant moi, la nature sauvage s'étend à perte de vue jusqu'aux Rocheuses dont les crêtes se détachent sur un ciel rosé.

Le spectacle est vraiment à couper le souffle.

— C'est quand même autre chose que les buildings de New York, lance Tyler avec une certaine fierté.

Un mug à la main, mon aîné est accoudé à la rambarde à quelques pas.

— Celle-là, tu me la sors à chaque fois que je me pointe ici, raillé-je. Tu devrais renouveler ton stock, frérot.

— Tu sais que tu deviens de plus en plus con à force de fréquenter tous ces costards-cravates ?

Nous nous chamaillons gentiment pendant un moment, puis le silence s'instaure entre nous tandis que nous terminons nos cafés.

Mes pensées dérivent naturellement vers Marian.

Une semaine auparavant, elle m'avait présenté à sa famille juste avant la cérémonie de mariage de Keith et Shana. Ce sont des gens charmants. Sa grand-mère Lucy surtout. Elle est exactement comme je me l'étais imaginée. Si les parents de Marian n'avaient pas eu l'air plus emballés que ça de me rencontrer, cela n'avait pas été le cas de Lucy. Je l'apprécie déjà beaucoup. Et j'espère qu'elle deviendra une future alliée pour moi.

Plus tard, ce jour-là, avant son départ pour son voyage de noces, Keith n'avait pas eu l'air trop surpris lorsque je lui avais appris que Marian comptait vraiment pour moi.

— Elle me fait voir les choses différemment, lui avais-je expliqué.

— Eh bien ! Si j'avais pensé t'entendre parler comme ça un jour, m'avait-il raillé. Mais ne te fais pas de bile, Max et moi on va se faire un plaisir de te rappeler quelques-unes de tes vannes...

Que j'encaisserais avec joie, si cela signifie que je suis avec Marian, avais-je songé.

Marian m'était indispensable. C'était aussi simple que cela. Et maintenant que je l'avais compris, je m'en sentais plus fort. Je m'étais même surpris à penser au mariage, à une vie de famille...

Mais je ne dois surtout pas m'emballer. Nous avons tout notre temps.

Le soir des noces, j'avais dit au revoir à Marian. Nous rentrions tous deux à New York, mais chacun de notre côté. Le lendemain, pendant qu'elle partait pour Baltimore avec sa famille, moi je prenais l'avion pour Cody.

J'avais passé un Noël agréable avec les miens, mais j'attendais néanmoins avec impatience le moment de revoir Marian. Le lendemain, elle m'avait appelé.

— Si l'invitation tient toujours, je crois que je vais finalement l'accepter, m'avait-elle déclaré un peu hésitante.

— Dis-moi à quelle heure atterrit ton avion et je serai là, lui avais-je simplement répondu.

J'avais hâte de présenter la femme de ma vie à ma famille.

Deux jours plus tard, j'étais allé la chercher à l'aéroport comme promis. Je suis presque certain de n'avoir jamais été aussi heureux qu'à l'instant où je l'avais vue. Son sourire lumineux m'avait pris aux tripes. Je l'avais serrée dans mes bras et nous nous étions embrassés comme si notre vie en dépendait.

Délicieuse obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant