Chapitre 5

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Marian

— T'ES SÛRE ? marmonne Shana en scrutant d'un œil sceptique la robe que je lui présente sur le cintre.

C'est une superbe robe du soir en mousseline de soie écru joliment drapée pourvue une épaulette unique.

— Mais oui ! C'est tout à fait ton style, lui assuré-je.

— Peut-être. On verra, dit-elle en me la prenant des mains afin de la replacer sur le portant.

— Tu ne veux pas l'essayer ? insisté-je.

— De toute façon, on a encore le temps.

— On pense toujours avoir le temps. Et puis... Oups ! c'est la panique parce que le fameux jour est arrivé plus vite qu'on ne le pensait, observé-je gaiement.

— N'exagère pas non plus, le mariage n'est que dans plusieurs semaines. Et justement, pour toi, ça sera l'occasion de revenir faire les magasins. Tu vois, l'excuse t'es offerte sur un plateau, raille-t-elle, l'œil taquin.

En repérage pour dénicher les tenues parfaites pour la cérémonie, nous sommes dans l'une de mes boutiques de prêt-à-porter de luxe préférées.

— Peut-être, mais c'est franchement pas marrant de faire les magasins avec toi, râlé-je avec humour en levant théâtralement les yeux au ciel.

Shana pouffe et se dirige vers un autre présentoir. Je farfouille un instant parmi les robes.

— En tous cas, ils ont vraiment surpris tout le monde, reprend Shana en revenant vers moi.

Une semaine s'est écoulée depuis le week-end dans les Hamptons.

Le dimanche lors du déjeuner, Liz et Max nous avaient fait la primeur de leur projet de mariage. Ils avaient décidé d'une date et la cérémonie aurait lieu au mois d'octobre. Et bien sûr, tout le monde était invité.

— Même Keith m'a dit qu'il ne s'y attendait pas du tout, poursuit Shana.

— Pourtant, d'après ce que j'ai compris, ils sont ensemble depuis plusieurs années, non ?

— Il me semble.

Tirant vers moi le bas d'une robe lamée argent afin de mieux la voir, je la scrute une seconde avant de la laisser reprendre sa place parmi les modèles semblables.

— En tout cas, ils sont sympas et forment un beau couple, dis-je dans un sourire en me tournant vers Shana.

— Tu te rappelles de la tête qu'a fait Simon ?

En entendant le nom de ce sale type, mon sang ne fait qu'un tour. Pour éviter que mon amie lise mes sentiments sur mon visage, que je sais très expressif, je détourne la tête. Et justement ! Une robe bleu pétrole accrochée sur le portant juste à côté accapare soudain toute mon attention.

— Elle est pas mal celle-là, non ? demandé-je en examinant les sequins qui ornent le bustier.

— Ouais..., acquiesce Shana sans vraiment grand intérêt, avant de reprendre. Simon a vraiment eu du mal à ne pas sortir une de ses réflexions cyniques. C'était flagrant qu'il en mourrait d'envie pourtant.

La voix de mon amie n'est pas dénuée de malice.

Je la vois arriver avec ses gros sabots, la bourrique ! Elle cherche une ouverture pour attaquer. Cette semaine, elle a tenté une ou deux fois déjà de me tirer les vers du nez. Je me doute bien que les spéculations sur ce qui s'est passé entre Simon et moi le soir du barbecue ont dû faire turbiner à fond leurs imaginations à tous.

Délicieuse obsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant