Campus, Love & Obsession 2 - Double jeu [Publication très lente]

1 - Murée dans le silence

Le 29 décembre 2018

Les yeux rivés sur le pare-brise, j'essaie de refouler mes larmes qui ne veulent plus m'abandonner depuis que mon regard s'est posé sur cet SMS. Je revis la scène en boucle et ma respiration commence à se détraquer. Dans un moment de désespoir, je plaque ma main sur mon palpitant et ferme les yeux. J'essaie de me concentrer sur le silence dans la voiture et sur mon comptage.

1,2,3,4... 1,2,3,4... Doucement Clémence. Du calme... On inspire et on expire. 1,2,3,4... 1,2,3,4...

La crise de panique menace de me reprendre lorsque je me revois, le cœur léger après avoir vu le visage de Gabin. J'ai à nouveau l'impression de découvrir le contrat de Louis. Louis dont j'ignore totalement l'identité d'ailleurs et donc les raisons pour lesquelles il a voulu que l'on s'en prenne à moi.

Ça tourne, encore et encore. Les sentiments m'enveloppent, comme des nuages de fumée noire qui cherche à s'infiltrer sous ma peau pour m'achever.

La froideur. L'électricité. La douleur.

La déception envers lui, envers moi-même.

L'impression d'avoir été sauvagement traînée sur des kilomètres. D'avoir été écorchée sur la chaussée. De m'être fait arracher des couches de peau pour creuser jusqu'aux os.

Tout est à vif. Ça se répète inlassablement dans mon esprit.

Après la découverte du message, j'ai dû prendre sur moi pour ne pas me retourner et crier après Gabin. J'étais blessée. Terriblement. C'était comme si on venait de m'annoncer que j'avais été le plus gros dindon de la farce que le monde n'eut jamais connu. Je me suis sentie trahie et salie.

Pourtant, j'ai réussi à garder mon sang froid. En silence, j'ai quitté le lit de celui qui s'était servi de moi, sans envergure. Parce que personne ne semblait réveillé, je suis allée prendre une douche. J'espérais que l'eau m'aiderait à comprendre. Une part de moi souhaitait trouver quelque chose, une bricole, pouvant me prouver qu'il ne s'agissait que d'un coup monté. J'ai prié pour que ce ne soit qu'une mauvaise blague. Pendant que je m'habillais et tirais mes cheveux en arrière pour les attacher, j'ai murmuré mes prières.

Cependant après quelques secondes de réflexion, j'ai arrêté de me mentir à moi-même.

Quand je suis retournée dans la chambre, Gabin dormait toujours. Alors parce que je me doutais que quoi que j'apprenne, je veuille rester ici, je suis descendue au salon pour appeler Axel afin qu'il vienne me chercher. C'est ainsi que j'ai appris qu'il n'était pas chez lui mais chez Valentin. Je venais de le réveiller, dans le lit de son copain, et même si je me suis sentie égoïste, je lui ai demandé d'abandonner ce dernier pour moi. J'avais beau être à fleur de peau, je n'avais pas oublié que nous sommes samedi et que depuis le 17 novembre, des manifestations ont lieu chaque semaine.