4 - Tu resteras toute ta vie un enculé

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1er janvier 2019

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1er janvier 2019

Alors que Mathis avait prévu que je sorte mon cul du canapé pour l'accompagner à sa stupide soirée, j'ai quitté l'appartement d'Yoann pour une autre raison. 

Officiellement, j'avais besoin d'un moment de solitude, dans un bar. 

Officieusement, je traine dans les ruelles. Et même si je doute que le flic a compris ce que je m'apprêtais à faire et qu'il avait certainement envie de me dire que j'étais un gros con, il n'a rien dit. Peut-être parce qu'il a décidé de m'offrir une dernière connerie ? Ou bien il est trop fatigué de moi, je ne sais pas.

Assis sur ce muret glacé, la capuche sur la tête pour éviter de croiser le plus de regard possible, je m'insulte intérieurement. Un gros con doublé d'un décérébré, voilà ce que je suis. En plus, je suis en train de geler sur place. Sauf que mes pieds et mon cœur, m'ont abandonné. Ce qui fait que cela fait plus de deux heures que je suis là, à quelques mètres de la résidence de Clémence.

Si cela continue, je vais finir par me dire que je suis peut-être plus dangereux qu'Elias.

Sauf que si lui a l'air timbré, moi je suis juste... Je suis juste quoi ? Si je dis vraiment le mot, est-ce que je ne vais encore plus vriller ? Est-ce là le point de départ de la folie ? Est-ce que c'est ainsi que l'on fait le pas de trop ?

Le vibreur de mon portable me sort de ma réflexion très philosophe et mes yeux se posent sur le nom de mon appelant. C'est Yoann. Il a dû rentrer de la soirée du Nouvel An. Une sacrée merde d'après ses textos. Mais Mathis s'est éclaté. C'est déjà ça.

Après tout, il faut bien qu'il y a en ait au moins un sur les trois qui s'en sort.

— Putain, ne me dis pas que tu es là où je pense ? tonne la voix de mon pote lorsque je décroche.

Je grimace.

Je me suis trompé, Yoann ne me laissait pas le champ libre, il voulait juste faire une petite pause, sauf que cette pause, elle semble finie justement.

— Gab, t'es con ou t'es con ?

Si même lui en arrive à la même conclusion, c'est que ce doit être vrai.

— Casse-toi d'ici tout de suite Gabin !

Sa voix est sans appel. C'est un ordre. Un ordre pour éviter une connerie. Mais contrairement à ce qu'il pense, je ne vais pas faire de connerie. Enfin, sauf si on se dit que le fait que venir ici en était déjà une.

— Je ne vais rien faire, t'inquiète.

De ma main libre, j'essaie d'attraper mon paquet de clopes. Peut-être que ça me réchauffera un peu. Je n'ai jamais été accro, mais depuis trois jours, j'en ressens vraiment le besoin. C'est comme une échappatoire pour moi.

Un peu comme Yoann avec ses footings à deux balles.

Oui, je sais, je critique alors qu'il m'arrive de courir. Mais je cours pour entretenir mon corps. Car jusqu'à il y a encore trois mois, celui-ci était ma première arme pour mon job au black.

Campus, Love & Obsession 2 - Double jeu [Publication très lente]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant