Campus, Love & Obsession 2 - Double jeu [Publication très lente]

3 - Penser à soi, pour une fois (partie 1)

« No more hurt into feel,

In the dark we can glow,

Past the night, there is a field »

Hardwell & Tiësto ft Andreas Moe - Colors

Le 31 décembre

Alors que Kevin remue la tête et salue des gens que je ne connais pas, je me colle un peu plus contre Axel. Ce dernier a dit qu'il refusait que je reste seule, chez moi, pour la Nouvelle année. Voilà donc pourquoi je traîne ce soir avec la bande.

Charlène n'est pas de sortie. Mais Sofiane lui, est là. D'ailleurs, depuis que je suis rentrée dans la voiture de mon meilleur ami, il n'a pas décroché un mot. Ceci dit, c'est tellement habituel que ça ne va pas m'empêcher de dormir cette nuit.

Non, le sujet de mes insomnies, depuis plus deux jours, porte un autre prénom et un autre visage.

— Eh salut ! Putain mec, c'est cool. T'as fait ça quand ?

Je crois que Kevin fait référence à la coiffure du gars qu'il est en train plus ou moins de tripoter. Est-ce qu'il se rend compte que son geste est étrange ? Il lui caresse carrément le crâne en faisant ainsi. Et les jeux de lumières qui fatiguent déjà mes yeux empirent encore plus la scène.

— Moi aussi quand j'étais ado, je voulais une crête. Mais j'ai pas eu le cran de la faire ! nous apprend-il ensuite, quelques secondes plus tard, tandis qu'il continue son ascension parmi la foule.

La musique remixée est forte. Si forte que j'en ai mal aux oreilles et que je regrette (pour la millième fois) de m'être laissée traîner jusqu'ici. Je ne suis même pas sûre que cet endroit soit légal. Enfin si, ça l'est. Je l'espère du moins. Axel ne m'aurait pas fait venir sans quoi, non ? Oh nom d'un p'tit bonhomme, c'est bien ma veine ça ! Ne manquerait plus que je finisse ma soirée au commissariat de police...

Bon, le véritable souci, c'est que je ne me sens pas vraiment à l'aise avec ma tenue. Mon jean est un peu trop petit à mon goût. Heureusement, je ne porte pas de talons. C'est toujours ça de gagné. Par contre, avec mes cheveux, ce n'est pas la même histoire ! Je n'ai tellement pas l'habitude de les avoir ainsi que je n'arrive pas à les faire tenir derrière mes oreilles. D'ailleurs, ma séance de coiffage avec le lisseur d'Axel a frôlé la catastrophe car j'ai failli me cramer les cheveux. D'ordinaire, j'attache ma chevelure et on n'en parle plus.

Note à moi-même : ne plus discuter en se coiffant, c'est dangereux.

— Oh Dieu de tous les Dieux de la merdouille, Olive est là !

L'annonce du brun me ramène à l'instant présent : soirée bruyante du Nouvel An, au milieu d'inconnus, pour que mon meilleur ami ne se ronge pas les ongles à se demander si je ne suis pas en pleine déprime-overdose-de-chocolat sur mon lit.