2 - Le roi des connards

641 77 42
                                    

Le 30 décembre

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Le 30 décembre

Malgré le chauffage que j'ai allumé, une impression d'être en train de passer l'arme à gauche, plongé dans une mer glaciale, m'a pris depuis ce qui me semble durer une éternité. Allongé à plat ventre sur le canapé telle une épave, le cerveau en vrille, le cœur toujours pas raccommodé depuis l'explosion de la veille, je fixe le carrelage lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir.

— Alors ?

La voix, lointaine, de Mathis interroge Yoann. Ils sont comme des intrus, des figurants, qui entrent dans ma bulle mortelle. Je ne les ai pas invités et je prie silencieusement pour qu'ils se cassent. Je veux qu'ils me foutent la paix. Je veux rester ici pour toujours. Je veux que mon corps pourrisse sur ce canapé.

— Daniel a mis des techniciens sur le coup. Ils ont relevé des empreintes. Il ne reste plus qu'à les analyser. Pour le moment, l'appartement a été scellé donc il y a interdiction de retourner sur les lieux.

C'est le flic qui s'exprime en ce moment. Je déteste ça. Ouais je déteste ça putain. J'aurais préféré que ce soit mon ami. Mais apparemment, c'était trop demander. C'était trop demander qu'il montre ses sentiments, qu'il s'inquiète pour moi et qu'il maudisse ce con d'Elias.

— Je parlais plutôt de lui.

Même si je leur tourne le dos, je sais que l'on me montre du doigt. Je sens leur regard sur moi, rempli de pitié et empoisonné par les jugements, ils me rappellent une fois de plus que j'ai foiré.

— Il ne veut plus déloger de mon canapé.

Mathis appuie sa main sur ma tête pour me l'enfoncer dans le sofa lorsqu'il se trouve à mes côtés. Je tente de lancer un « salut », pour lui faire croire que je ne fais pas du boudin malgré le fait qu'il m'ait martyrisé (vite fait quoi), mais mon annonce sonne plus comme un grognement. Ils vont encore dire que je joue au déprimé.

— Méchant chien ! lâche Mat en entrant dans son jeu débile dans lequel il est le seul participant à l'heure actuelle.

Moi, je n'ai pas l'esprit à ça. Et il le comprend parfaitement quand je me tourne vers lui en le fusillant du regard. Il a toujours été le dernier à saisir dans le groupe. Ce n'est pas qu'il est con. Il est juste trop joyeux, trop naïf, il espère trop de la vie.

Il est comme un enfant qui a tout à apprendre des nombreuses déceptions de la vie qui l'attendent.

— Ouah ! s'écrie-t-il en grimaçant. Tu fais peur mec !

Je sais.

— Pas de nouvelles donc ? demandé-je à l'attention de Yoann qui est en train de servir à boire.

Après avoir vu Clémence partir dans la voiture du plouc, j'ai dû affronter mes angoisses, mais aussi les emmerdes que j'avais causées. Même si ma mère a accouru vers moi lorsqu'elle m'a vu m'effondrer sur la pelouse, elle ne m'a pas touché. Et je crois que c'est ce qui m'a fait le plus mal. Elle voulait m'aider, seulement il y avait une part d'elle qui était trop vénère pour le faire.

Campus, Love & Obsession 2 - Double jeu [Publication très lente]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant