Chapitre 3.

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La nuit est sombre, silencieuse, tandis que les lampadaires éclairent la rue d'une faible lumière jaune. Les dernières lumières du restaurant s'éloignent lentement derrière moi et j'aperçois une silhouette. Je referme un peu ma veste autour de moi, envahie par la fraîcheur de cette nuit et avance d'un pas plus rapide. Je tends l'oreille, me retourne discrètement et ne peut m'empêcher de remarquer que la silhouette derrière moi semble également marcher plus vite. Je secoue la tête et soupire avant de me ressaisir. Les paroles de Mike me traumatisent beaucoup trop.

Cependant, une idée me vient. Je réfléchis quelques secondes, puis tourne brusquement dans la rue de droite. Instinctivement, je tourne de nouveau à droite, me rapprochant de l'arrière du restaurant, même si je sais que tout le monde est parti désormais. Je tourne deux secondes fois à droite, tournant volontairement en rond, et remarque que la personne est encore derrière moi. Elle me suit.

La panique m'envahit brusquement et je sens que mes jambes se mettent à trembler. Mon souffle se fait saccadé et je me crispe. J'accélère rapidement la marche, mais remarque que la personne est de plus en plus proche. Un gémissement de panique m'échappe et mes sourcils se froncent. La peur m'empêche de réfléchir correctement et de trouver un moyen de sortir indemne de cette situation. Perdue dans mes pensées, je ne remarque pas que l'homme se trouve juste derrière moi. Une seconde après, je sens sa main me saisir le bras et je lâche un cri. Sa force me percute de plein fouet et je me retrouver écrasée contre un mur. Je me suis de suite débattue. Je sens son visage proche du mien, ses cheveux se frottant désagréablement contre ma peau. La senteur alcoolisée de son haleine me pétrifie tandis que je sens son corps se plaquer de plus en plus au mien. Mes bras essaient vainement de se dégager tandis que je l'entends prendre parole. Je suis perdue, je ne comprends rien à ce qu'il raconte. Sa voix est désagréable, froide, grinçante. Je gémis et ferme fortement les yeux, sentant ceux-ci qui commencent déjà à se remplir d'eau. J'ai peur. Terriblement peur.

Comme si la raison finissait par me revenir peu à peu, mes membres semblent dotés d'une force nouvelle. Je lâche un hurlement et dans un violent coup, je sens mon pied finalement percuter un de ses membres. Il grogne, s'écarte un peu et je profite de cet instant pour me déchaîner. Après un second coup, il s'éloigne et se courbe en deux. Je le pousse et pars en courant. Je ne vois rien d'autre que des lumières flous. Ma course résonne dans mes oreilles et je ne peux m'empêcher de regarder sans arrêt derrière moi. Je sens des larmes chaudes me rouler sur les joues que j'essuie rageusement.

Puis, je finis par apercevoir une porte. J'essaie de me concentrer dessus, regarde autour de moi et devine que ce doit être celle du bureau du patron. Mes pas s'accélèrent et j'atteins finalement la porte. Ma main se pose contre le métal froid, et je l'ouvre.

J'ai failli laisser échapper un cri de soulagement en sentant que la porte s'ouvrait. Je me précipite à l'intérieur de cet espace rassurant, claque la porte et tourne brusquement la serrure. Mon front se pose contre la porte et je sens que ma respiration est de plus en plus hachée.

Je tourne légèrement la tête, voit que le patron me regarde derrière son bureau, avec de grands yeux et je sursaute, me colle contre le mur et le fixe. Finalement, un sanglot éclate et je ferme les yeux. Ma tête se baisse et je pose ma main contre mon visage, sentant les larmes m'envahir. Je l'entends se lever et s'approcher mais il s'arrête lorsque la poignée s'agite brusquement à côté de nous. Je sursaute de peur et me recule, effrayée. J'entends de nouveau sa voix grésillante, sens son corps contre le mien et ses doigts contre ma joue et je gémis. Aaron me regarde, plisse les yeux puis pars pour aller ouvrir. J'ai envie de le supplier de ne pas le faire, mais j'en suis incapable. Il tourne la serrure, puis la porte et l'ouvre. Je me rue dans l'ombre du bureau et pose ma main contre ma bouche, m'empêchant de respirer. Je suis complètement figée lorsque je l'entends parler.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant