Chapitre 4.

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Je m'étire lentement, me débloque le dos et observe lentement autour de moi. Je suis encore sur mon canapé, coincée dans mon plaid, la télé éteinte. Je pousse un long soupir puis tend le bras pour récupérer mon téléphone. 11:30. Je regarde un moment ces chiffres se profiler sous mes yeux puis ma respiration s'accélère et je me lève rapidement.

-Merde !

Je me tape plusieurs fois le front avec le plat de la main et court dans ma chambre. Au hasard, j'attrape une de mes nombreuses robes noires. Je l'observe une seconde puis hausse rapidement les épaules et l'enfile. Ça doit faire plus de quarante cinq minutes que je suis censée être au restaurant. Et Mike n'est pas là ce matin alors je vais me faire....défoncer. J'enfile des bottines à la va-vite, me fais une queue de cheval, attrape mon sac et un bout de brioche puis sors de mon appartement en courant. Je ferme l'appartement à clé, brioche dans la bouche puis me décide finalement à repartir.

Je lâche un cri de terreur, laisse tomber mon sac au sol et me recule de plusieurs pas. Je retire la brioche de ma bouche et le fixe durement.

-Bon sang mais qu'est-ce que vous faîtes là ?

Il me fixe un moment, puis ses lèvres se tordent en un magnifique sourire et il lâche un rire.

-Vous allez bien ?

Je soupire rageusement, récupère mon sac tombé au sol et range mes clés.

-Je vous ai posé une question, marmonnais-je.

-Je voulais voir pourquoi vous n'étiez pas là.

Je croise les bras et le fixe, énervée de voir cet amusement se profiler dans ses yeux.

-Parce que c'est normal qu'un patron aille directement chez ses employés afin de savoir pourquoi ils sont en retard ?

Il lève les épaules, ne se préoccupant visiblement que très peu de la logique de ce que je viens de dire et m'observe.

-Je dormais voilà tout, dis-je simplement.

Je regarde l'heure. 11:36.

-Je me suis réveillée il y a six minutes. Rassuré ?

Il perd un instant son sourire et hoche la tête.

-On ne sait jamais.

Il fait demi-tour et je le suis.

-C'est pas vous qui disiez qu'il ne m'arriverait rien ? Dis-je en rigolant.

Il tourne ses yeux vers moi puis regarde de nouveau devant lui.

-Vous n'en étiez plus si sur alors ? Continuais-je, le voyant encore silencieux.

Il s'arrête et se poste devant moi. Je recule instinctivement et le fixe. Il m'observe, reste silencieux. Il ne sourit plus et je me mets à penser qu'il fait effectivement peur comme ça. Il s'avance vers moi, puis lève son bras et pose son doigt contre ma tempe.

-J'avais juste peur que ça n'aille pas là-dedans, dis-il en tapotant son doigt.

Il finit par baisser son bras et repartir. Je respire de nouveau et le rattrape en courant.

-Ca aussi c'est normal pour un patron de se préoccuper de ça ?

Il plisse les yeux, semblant réfléchir à la question puis me réponds de son habituel haussement d'épaules.

-Vous ne répondez pas ? Dis-je en insistant.

-Je ne peux pas.

Je soupire de mécontentement, puis m'attarde sur l'étrangeté de sa réponse. Cet homme est définitivement le plus bizarre que je n'ai jamais rencontré.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant