Chapitre 14.

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La seconde d'après, dans un hurlement sauvage, ma louve remplace mon corps, et je saute sur Milo, refermant ma mâchoire sur son bras. Son loup prend également le dessus et mes crocs sont maintenant refermés sur sa patte avant. Il grogne et tente de mordre mon épaule. Je gonfle le haut de mon dos pour lui donner un coup dans la gueule, lâche sa patte et lui saute dessus. Nos deux corps roulent au sol, mais j'ai le dessus et, sans attendre plus, bénéficiant de l'effet de surprise, je laisse ma gueule plonger sur sa gorge.

Avant d'avoir pu laisser mes crocs s'enfoncer dans sa chair, un violent coup me percute le ventre et je suis expulsée à quelques mètres. Je m'arrête en percutant le tronc d'un arbre et me redresse rapidement. Le loup noir d'Aaron est face à moi, me dominant de toute sa puissance mais je me mets face à lui, grognant. Il reste immobile, mais il sait très bien que je suis incapable de m'attaquer à lui. Je reprends forme humaine, et il fait de même.

-Pousse-toi de mon chemin.

Il s'approche de moi, mais je recule, envahie de haine.

-Je ne te laisserais pas faire ça.

-Cette ordure à tuer mes parents ! Il les a déchiquetés sans une seule once de compassion, et je lui ferais la même chose, dis-je dans un cri de rage, les yeux fixés sur Milo qui reprend également forme humaine.

Sa main se pose sur son bras en sang. Il me jette un regard, puis part en courant en direction opposée. Au moment où j'allais faire de même, Aaron me bloque de tout son corps et referme fermement ses bras autour de moi.

Après des minutes où je n'ai cessé de me débattre, je laisse ma louve hurler. Un hurlement tellement puissant que j'ai l'impression qu'on peut m'entendre jusqu'au bout du monde.

Je laisse mon regard fixé sur la place où se trouvait Milo juste avant, tandis que j'ai l'impression que mes yeux se remplissent de haine.

*

-C'était quoi ces hurlements ?

Je ne jette aucun coup d'oeil à Dana et me dirige directement dans la chambre d'Aaron. Je claque violemment la porte et prends de grandes inspirations pour tenter de calmer cette colère qui prend de plus en plus de place. Mais incapable de dominer ce débordement, je crie de rage et abaisse mes deux poings sur le lit. Celui-ci s'affaisse, les lattes de bois brisées, mais rien ne me calme. Je me dirige vers la fenêtre et la brise d'un simple coup de poing. Les bruits ont sûrement alerté tout le monde car bientôt je vois toute la famille à l'entrée de la chambre. Seul Aaron s'avance vers moi, mais avec le regard que je viens de lui lancer, il s'arrête, à un bon mètre de moi.

-Tu n'aurais pas dû faire ça, dis-je finalement.

Il reste silencieux, mais je vois ses dents et ses poings se serrer.

-Oh que si je devais le faire Ayleene. Je n'allais pas te laisser devenir une meurtrière.

Je grogne de rage et appuie mes mains sur le bord de la fenêtre brisée. Je sens des éclats de verres se planter dans ma chair mais ne réagit pas et les enlève rageusement. Je les balance dans la chambre et ils viennent se figer dans le mur de la chambre. Finalement je me retourne de nouveau vers lui et pose mon doigt sur son torse.

-Je vais tuer cette ordure. Que tu le veuilles ou non.

Il soupire et secoue la tête. Sans rien dire de plus, je sors en vitesse de la chambre et me dirige sur le porche de la maison. Je m'assois sur les marches et fixe la forêt face à moi, incapable de ressentir autre chose que cette haine qui dévore tout ce qui fait de moi une humaine.

PDV Aaron.

Ayleene vient de sortir de la chambre. Je soupire et me retourne vers les autres, qui regardent l'état de la chambre avec de grands yeux, y compris les bouts de verre ensanglantés plantés dans le mur.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant