Chapitre 20.

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POV Ella.

Je pousse un soupir, de plus en plus impatiente, et en constatant que cela fait plus de cinq minutes qu'Ayleene ne revient pas, je reviens sur mes pas, non sans râler. Je soupire doucement, me demandant bien par quoi elle a bien pu être distraite cette fois-ci et sourit doucement en l'imaginant en pleine contemplation devant ne serait-ce quel insecte. D'aussi loin que je me souvienne, Ayleene a toujours adoré prendre des clichés de papillons ou de scarabées particulièrement beaux. Je n'ai jamais réellement compris mais elle semblait ravie à l'idée d'avoir de telles photos dans son téléphone alors qu'elle allait probablement finir par oublier leur existence dans sa galerie. Après seulement quelques pas de plus, je m'immobilise et fronce les sourcils en voyant Ayleene, au sol. Ma respiration s'interrompit un instant avant que je ne me précipite sur elle. Je me laisse tomber au sol et soulève sa nuque avant de sentir la panique m'envahir en la voyant inconsciente. Instinctivement, mes doigts se mirent à tâter son crâne et lorsque je sentis les plaies passer sous mes doigts, je ne pus retenir une exclamation d'horreur. La seconde d'après un cri franchit mes lèvres et je me mis à appeler Aaron a répétition. Je savais qu'il finirait bien par m'entendre. Les doigts tremblants, je relâche Ayleene, et tente avec difficulté de me mettre sur mes pieds. Je l'appelle une dernière fois avant de finalement le voir arriver, accompagné de Maxime. Je capte son regard intrigué avant que ce dernier ne se pose sur le corps d'Ayleene. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et il se précipita sur elle encore plus rapidement que moi si c'était possible. Il ne fallut qu'une seconde pour qu'il la prenne dans ses bras, tente de la réveiller avant de lui-même tâter l'arrière de son crâne. Quand il les sentit, son visage se décomposa et son regard se brisa. Il se mit à secouer négativement la tête.

-Non non non...non.

Il ne cessa de répéter la même chose tandis que Maxime, sous le choc, était resté immobile. Aaron se mit à serrer le corps inconscient d'Ayleene dans ses bras, la respiration rapide et il appuya sa tête contre la sienne. Je vis ses yeux au bord des larmes tandis qu'il semblait proche de la rupture. Je refusais de m'imaginer qu'Ayleene pouvait mourir comme ça. Sans qu'on ne sache rien et qu'on ne puisse y faire quelque chose, comme les précédents. Ma main se posa contre ma poitrine et Maxime vint se placer contre moi, aussi perturbé que nous tandis que les murmures déchirants d'Aaron emplissait le silence.

*

Ayleene était placée sur le canapé, toujours aussi immobile. Dana et les parents d'Aaron venaient tout juste d'apprendre la nouvelle tandis que la nièce d'Aaron était venue faire des bisous sur les joues d'Ayleene, dans un mouvement si attendrissant que je n'avais pu m'empêcher de lâcher des larmes incontrôlables. Aaron était immobile, ses mains posées contre son menton, le regard dans le vide. Le temps semblait s'être arrêté pour tous et chacun semblait s'imaginer également que ça ne pouvait pas être la fin. Tout le monde savait qu'ils ne pouvaient rien faire mais tout le monde savait aussi qu'ils ne se résoudraient à la croire morte que lorsque les six jours auront passés. Des jours qui deviendraient une lente torture.

J'avais compris en voyant le regard d'Aaron qu'il s'en voulait terriblement. Il n'avait absolument rien ressenti venant d'Ayleene. Et lui et Maxime ont fouillé la forêt de fond en comble sans trouver la moindre effluve d'odeur de la personne ayant pu faire ça. On en revenait au même point, mais cette fois-ci le temps ne pouvait juste pas continuer son cours, puisque nous connaissions la victime que trop bien. Je me sentis coupable de voir que nos efforts pour trouver le coupable avait fini par se tarir alors que des personnes avaient perdu leurs proches de la même manière comme nous étions en train de perdre Ayleene, meute ennemie ou pas. Dana ne faisait que secouer la tête, comme si elle refusait de croire à ce qui venait d'arriver et finit par s'éclipser rapidement. La mère d'Aaron posa sa main sur l'épaule de ce dernier qui ne cilla pas.

WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant