Prologue

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/!\ ATTENTION ! CETTE HISTOIRE CE DÉROULE DANS DRAGONS 3, SI VOUS N'AVEZ PAS VU CE FILM, JE VOUS CONSEIL DE NE PAS LIRE CETTE HISTOIRE SOUS RISQUE DE SPOILER IMPORTANT, DU AU FAIT QU'ELLE SE DÉROULE VERS LA FIN DE CE MÊME FILM. /!\


Harold ne pouvait détacher son regard de l'horizon. L'étendue azur se distinguait à perte de vue. Plus rien ne semblait pouvoir le sortir de sa paralysie. Il refusait d'écarter son regard de là où ils avaient disparu, emportant avec eux tous les espoirs du jeune homme.

"Les besoins du plus grand nombre passent avant ses envies personnelles." Cette phrase résonnait en lui comme la mélodie d'un Chant Funeste. Attirante et déchirante. Égoïstement, Harold avait toujours pensé qu'il pourrait concilier les deux, rester Harold et en même temps le chef de Beurk. Ce sentiment d'échec refusait de le quitter, suspendant ses larmes salées sur ses joues. C'était cet égoïsme qui l'avait amené aujourd'hui à cette terrible tristesse, ce sentiment de vide et de frustration auquel il ne voulait pour l'instant pas échapper. Ou plutôt en était-il incapable ?

Une main se posa sur son épaule, l'obligeant à quitter un instant des yeux l'océan et le ciel où il avait tant gagné et tant perdu à la fois. La forme floue de l'île verdoyante se dessina en lui, mais la seule chose qui attira son regard fut l'éclat bleu, aussi bleu que les eaux, lui rappelant instantanément tout ce qui l'avait quitté pendant une seconde. Une nouvelle larme, puis d'autres brouillèrent un peu plus sa vue. Tout son chagrin, qu'il avait caché derrière ce petit sourire lors de leur départ, se déversa d'un coup. Sans qu'il ne puisse rien contrôler, il s'effondra dans les bras de la jeune femme. Tous les deux, au bord de cette falaise, ou leur morale avait tant chuté, se serrèrent dans leurs bras. Aucun mot n'aurait pu d'écrire ce qui se passait. Tout n'était qu'émotionnel et psychique. Tout était intérieur et seul le contact de leurs corps offrait une consolidation à leur état. Leur état extérieur n'était tellement rien comparer à la guerre intérieure, si blessante et traumatisante qui refusait de se terminer.

Harold pouvait presque sentir l'horreur du bain de sang dans son esprit. Les mains fines de celle qui soutenait désormais son corps étaient sèche et elle avait les poings serrés, refusant, elle aussi de laisser partir son chagrin. Tout d'un coup, ses jambes lâchèrent, emportant dans sa chute le jeune homme qu'elle enlaçait, ou soutenait, elle n'aurait su vraiment le dire. Tous les deux, les genoux à terre, se laissèrent bercer par le fracas des vagues sur l'île. Leur nouvelle île, le paysage d'un renouveau qu'Harold vivait comme un retour en arrière. Il se rendit soudain compte du changement qu'allait opérer cette séparation. Lui qui avait œuvré pour faciliter la vie de son peuple et faire régnait la paix avec les dragons, les avants tant intégrés à leur vie, qu'il avait oublié comment il marchait avant. Il allait devoir tout réapprendre. Mais comment aider son peuple dans ce sens alors qu'il n'y croyait pas lui-même ? Il ne réalisait pas encore, il ne voulait pas le réaliser. Il refusait de se résoudre à comprendre que plus jamais il n'entendait le grognement d'un dragon, que plus jamais il ne caresserait leurs peaux écailleuses, que plus jamais il ne reverrait Krokmou....

C'était trop dur, il savait pourtant qu'il avait fait le bon choix, et depuis le début il aurait dû comprendre que tous les ramèneraient à ce moment-là. C'était ainsi, certains hommes ne pouvaient pas changer ou être raisonnés. C'est ce que son père avait voulu lui expliquer mais il n'avait jamais voulu l'entendre. Les monstres n'étaient pas les dragons, c'était les humains. Une espèce assez intelligente pour en vouloir toujours plus. Avide de pouvoir et de supériorité et prêt à tout pour ça. Même à éradiquer le monde qui les entourait sans se soucier des conséquences. Une espèce qui vivait en société sans même se soucier des autres, une espèce qui se croyait être la seule à mériter de vivre sur terre. Jamais autant qu'aujourd'hui il n'aurait préféré ne pas appartenir à cette espèce qui le dégoûtait. Pourtant au fond de lui il savait que tous n'étaient pas pareils, mais tant qu'il restera une personne capable des pires atrocités pour assouvir leur besoin permanent de pouvoir, la paix entre les humains et quoi que ce soit d'autre, serait voué à l'échec.

Le cœur brisé, il se laissa choir ainsi pendant longtemps. Ses souvenirs se mêlaient à une colère nouvelle, associée à de la tristesse, de la frustration aussi. Et alors que le soleil commençait à descendre, il ne voulait toujours pas bouger. Il aurait dû se réjouir d'avoir pu sauver les dragons assez longtemps pour qu'ils aient l'occasion de partir. Mais rien ne semblait le consoler, toutes ces pensées positives étaient immédiatement liées et ramenées à d'autres choses bien plus négatives. Harold avait l'impression de bouillir de l'intérieur, il savait que s'il tentait quoi que ce soit contre sa volonté en cet instant, il exploserait. Alors il resta là, Astrid toujours dans ces bras, profitant de son réconfort et de son soutien face à la situation qu'il partageait. Il se sera un peu plus contre elle pour pallier la fraîcheur de la soirée, espérant que demain, il serait capable de se lever et d'affirmer à son peuple qu'il prendrait les choses en main, et qu'il ferait de Beurk un paradis, même sans dragons.


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Cette histoire n'est qu'un essai que je vous partage. Je ne sais pas trop ce qu'il vaut, merci à ceux qui aurons pris le temps de le lire. 

~Dragons~ "Un chef protège les siens"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant