~Dragons~ "Un chef protège les siens"

Chapitre 2 : Faire des choix

Introuvable. Elle maîtrisait bien sa technique de camouflage. Sa boule de plasma avait caché toutes les odeurs et ses écailles miroirs lui avaient permis de se rendre invisible assez longtemps pour qu'il ne la retrouve pas. Il n'avait jamais pensé à retrouver Harold. Même s'il le voulait plus que tout, il lui avait dit au revoir et il n'était pas sûr d'y arriver une seconde fois. « Le vrai courage, c'est de savoir dire adieu... » C'était la phrase que lui avait dite Tempête quand ils étaient arrivés dans le « monde caché ». Depuis ce jour, elle réapparaissait régulièrement dans son esprit pour le convaincre qu'il avait fait le bon choix.

Il volait à présent au-dessus du nouvel habitat des cauchemars monstrueux. Il était peu attentif à ce qui l'entourait, trop concentré sur la recherche de Comète pour remarquer un éclat blanc foncer sur lui.

- Te voilà enfin, ça fait des heures que je te cherche !

Krokmou cligna des yeux plusieurs fois avant de se rendre compte de qui lui parlait. Il lui lança un regard froid, signe qu'il le dérangeait. La furie éclair baissa les yeux et baissa la tête pour s'incliner en plein vol. Plus que gêné par toutes ces manières, le dragon noir se calma.

- Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs en ce moment. N'en fais pas tant pour moi, je suis un dragon comme toi.

L'autre mâle releva la tête. Ces yeux ambrés brillaient. Il avait des écailles blanches au reflet jaune. Il était plus musculeux que la femelle qu'il cherchait, mais gardait quand même l'élégance de sa race. Ce furie se nommait Soleil. Il était très proche de son groupe, et surtout de Comète. Il était plutôt amical avec lui, mais en fessait souvent bien trop au gout de Krokmou. Toutes ces révérences, la façon dont il l'abordait, tout était beaucoup trop solennel. Pour la première fois, il lui avait parlé normalement, et il l'avait rembarré.

Quel abruti je fais ! Se réprimanda-t-il tout seul.

- Le groupe t'attend pour régler un léger détail...

Surpris, mais curieux, la furie nocturne accepta de le suivre vers leurs lieux d'habitation.

Les furies étaient installées près du lieu de rassemblement, assez en hauteur. L'endroit était bien éclairé et lumineux. Il était vaste et resplendissant. Du plus jeune au plus vieux Furie éclair vivait ici en harmonie depuis des années. Forcés de cacher leur existence pour se protéger. Et ils avaient réussi... contrairement au furie nocturne. Krokmou regrettait de ne jamais avoir connu quelqu'un comme lui. Il enviait leur grande famille. Du plus loin qu'il se souvenait, c'était un dragon vipère qui l'avait élevé. Jamais il n'avait connu ses parents. Savoir qu'il existait des dragons qu'il lui ressemblait un peu l'avait rendu si heureux et enthousiaste. Et maintenant qu'il était là, il se sentait de nouveau différent...

Il se posa sur le sol lumineux au côté de Soleil. Apparemment, tout le monde l'attendait, ce qui le rendit nerveux. Il remarqua alors Comète, qui évitait son regard. Il se plaça près d'elle mais n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Une des furies les plus anciennes prit la parole. Il avait les yeux gris et se prénommait Brouillard.

- Furie nocturne, alpha et roi de tous les dragons, conformément à nos traditions...

Une phrase, et déjà Krokmou aurait voulu disparaître. Il prit pourtant garde de garder la tête haute, comme tout chefs qui se respecte.

- Les humains n'ont jamais eu de place dans notre culture, et aujourd'hui, encore moins. Nous en avons donc décidé, qu'il était temps pour toi de recevoir un vrai nom.

***

Les travaux du village avançaient bien. Harold était plutôt confiant. La vie reprenait une allure paisible. Gueulfor avait repris ces activités de forgerons, des bateaux de pêche étaient partis, la construction des huttes progressaient doucement mais surement. Le chef de Beurk était assis à une table avec Varek. Celui-ci était attelé à écrire sur une feuille. Le « manuel des dragons » se trouvait devant lui. Harold, lui, réfléchissait au nouvel emblème de son peuple. Seulement, le jeune homme n'avait pas d'inspiration.