Quand le papillon sort du cocon

Eliott

Ma fée me regarde comme si j'étais un extraterrestre. Ses yeux sont magnifiques peu importe ce qu'il reflétaient.

Je l'ai dit. Ça y est. Je l'ai dit.

Elle profite de mon état de fierté pour arracher son cahier de mes mains et part avant même que je puisse dire quoi que ce soit.

Je reste là comme un idiot.

- Dis donc le Don Juan !

Je me retourne et voit Yoan qui a mon humble avis a tout entendu...Merde...je vous en supplie faîte qu'il n'y ait que lui qui ait entendu...Décidément faut que je corrige cette impulsivité même si ça fait du bien de le dire.

- Tu crois pas que tu y vas un peu fort là, me demande-t-il.
- Pourquoi ?

Il me regarde comme si c'était évident, je peux même lire en son esprit « Soit il est con soit il se fout de ma gueule là ! ». Désolé mais dans ce cas là je suis con.

- Tu la connais que depuis HIER !
- Un coup de foudre ça se commande pas, répondit-je simplement.

Finalement je suis pas sûr qu'il comprenne ce que je veux dire car il me regarde avec d'énormes yeux. Il a vu Trump entrer à Greenpeace ou quoi ? Avant même que je puisse dire un mot il m'entraîne par le bras et me traîne dans les couloirs près de la salle du club d'occultisme - Étude des lois qui nous dépassent, selon leur membres - au moins personne ne viendra nous déranger devant la porte d'un lieu ou on soupçonne des sacrifices à Lucifer. Ça nous fait toujours rire Yoan et moi quand on voit des terminales de deux ans plus âgés que nous virer au blanc quand il entendent des bruits venant de la pièce.

- Et maintenant ?

Il me fixe et allume une clope que je m'empresse d'éteindre.

- Mais t'as pas fini avec ça ?! On peut même pas fumer tranquille ?!
- Ça fait dix ans qu'on se connait.
- Et ?
- Et donc dix ans que tu sais très bien que je ne supporte pas la fumée !
- C'est pas ma faute si tu jouais déjà les toxicoman a cinq ans !

Pour ceux qui auraient la merveilleuse idée de prendre les paroles de mon ami à la lettre, je tiens à préciser que non je n'avait pas tendance à la toxicomanie. C'est juste que ma mère fume - fumaient plutôt - et qu'un jour ma sœur et moi on a fait une petite connerie...en fait c'est moi qui en ait bavé mais c'est elle qui a été punie. Vous savez c'est pas parce que votre sœur a quatre ans de plus que vous qu'elle est forcément très...maligne...

- Et pour en revenir à ta princesse, tu vas faire quoi ?
- Sortir avec elle, quoi d'autres ?
- Eliott...
- Quoi ?! Tu t'attendais ce que je m'engage dans l'armée ?!
- Et si elle veut pas ?
- Pourquoi elle refuserait ?

Oui je suis un peu arrogant mais bon. Je suis - sans vouloir me vanter - amicale et disons que je sais m'amuser - d'où mon petit coté gamin, et franchement je ne vois pas vraiment pas pourquoi elle me rejetterait...sauf peut-être le fait que ça fait que 24 heures qu'on se connaît. À bien y réfléchir je ne suis pas sûr que savoir son nom veut dire qu'on se "connaît".
Mon ami n'est visiblement pas de cet avis puisqu'il se frappe le front avec la main en me regardant complètement DÉ-SES-PÉ-RÉ.

- Non mais il se fout de ma gueule...C'est exactement ce que tu fais à toutes les filles depuis la 4e...

Ah...en effet je suis un peu con...

- En tout cas je n'abandonnerai pas, déclarai-je.
- Et bah on est pas arrivés avec ce genre de filles.
- Toi qui te plains toujours que je ne veuilles rien je compte sur ton aide maintenant que je souhaite ENFIN quelque chose.
- C'est une demande ou un ordre ? demande-t-il avec ironie.
- Un ordre.
- À vos ordres mon général...