Lettre à Ciel

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Après un bon repas, Ciel retourna seul dans son bureau. Après s'être assis tranquillement sur sa chaise, il déplaça le livre pour saisir sa lettre. Cependant, lorsqu'il vit la calligraphie présente sur le papier, il fronça les sourcils. Ce n'était pas son écriture. Comprenant rapidement ce qu'il s'était passé, le Comte se prit la tête dans ses mains en soupirant fortement.

Après un long moment à flancher entre le soulagement de ne plus à avoir à cacher ses sentiment, et la flagellation mentale pour avoir osé écrire quelque chose d'aussi mielleux, Ciel décida de lire ce que lui avait laissé Sebastian.

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Mon cher Maître,

Qu'il aurait été navrant que vous la brûliez, j'aurais été privé de la connaissances de vos mystérieux sentiments. Je l'ai donc mis en sécurité.

Étant donné que vous avez été honnête dans votre lettre, je vais en faire de même avec la mienne. C'est pour cela que je m'adresse à vous dans celle-ci en temps que diable et non en tant que votre majordome.

Oui j'ai un cœur, logé au fin fond de ma poitrine. Il ne battait pour personne jusqu'au jour où un sale gosse rusé me mis une laisse autour du cou et me donna le nom de son chien décédé. Autant dire que vous avez mit un gros coup de pied à mon égo. Et bien que j'étais frustré de ne pas pouvoir vous coller mon poing à la figure, vous avez réussi à titiller ma curiosité. Ainsi, j'ai apprit à vous connaître et je ne peux que confirmer que vous avez un sale caractère.

Avec le temps, j'ai finit par apprécier vos défauts. Surtout parce qu'il était tellement comique d'observer vos réactions lorsque je vous taquinais. Ensuite, je me suis surpris à aimer votre compagnie et à la rechercher. Peu à peu et inconsciemment, j'ai appris ce que c'était d'aimer.

Vous voyez l'amour comme une malédiction. Pour moi, ce n'est pas le cas. Ma longue vie n'a été que solitude. Le fait de vous aimer est comme si une lumière était apparu dans mes ténèbres et me faisait découvrir un monde merveilleux. Ainsi, je chéris les sentiments que j'éprouve à votre égard.

Cela fait bien longtemps que je ne pense plus à vous comme un « misérable être humain », ni comme mon futur dîner. Je vous vois comme mon jeune maître en qui je suis totalement et éperdument amoureux. À tel point que j'en suis venu à revoir mes principes et à chercher un moyen de vous sauver lorsque j'aurai réalisé ma partie du pacte. Je ne veux pas vous perdre...

En se qui concerne vos sentiments, je les connaissais en partie. Je savais que vous m'aimiez. J'aimais entendre votre cœur s'emballer à mon approche. J'aimais observer vos joues rougir lorsque vous pensiez que je ne pouvais pas vous voir. Je vous trouvais tellement adorable lorsque vous tentiez de me cacher vos sentiments. Toutefois, je ne me doutais pas à ce que vous m'aimiez à ce point. Mais maintenant que je le sais, je suis comblé de joie!

J'aimerai tellement vous prendre dans mes bras et vous embrasser. Malheureusement, je suis votre majordome. Je n'en ai donc pas le droit. D'ailleurs, cette lettre ne devrait même pas exister. Cependant, j'ai pensé que vous devriez savoir. Ainsi, peut être que vous souffrirez moins. Et pour une fois, je ne m'excuserai pas de mon écart de conduite.

Maintenant, venons-en au « je suis un diable et vous un homme ». Sachez que des animaux d'espèces différentes peuvent finir par s'aimer. Même par copuler ensemble. Alors, auriez- vous honte d'aimer un être qui n'est pas humain? En ce qui me concerne, je ne ressens nulle honte à vous aimer, vous, un être humain.

Je vous aime cher Comte Phantomhive. N'en doutez jamais.

Votre diable dévoué

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Ciel qui était passé de l'exaspération à l'outrance, de la frustration à l'amusement et de l'espérance à la joie durant sa lecture, finit par abandonner la lettre sur la table et à quitter précipitamment son bureau. Il n'avait plus qu'un objectif, retrouver Sebastian.

Es-tu capable d'aimer?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant