6 - Dérapage

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- Tu rigoles ? Ce soir ? Quand je t'ai dit hier que tu devrais sortir plus souvent, je ne voulais pas dire immédiatement !

Paul, au téléphone avec sa femme, n'en revenait pas. Ce n'était pas du tout son genre de sortir en plein milieu de la semaine, et encore moins sans s'organiser avant ! Léa lui dit que c'était le seul moment disponible avant un bon moment, et que du coup elle n'avait pas vraiment eu le choix.

- Ok mon amour, amuses toi bien alors ! Et n'oublie pas que je t'aime. Dit Paul, heureux malgré tout que sa femme pense enfin à son propre bien être.

- Je t'aime aussi mon ange, je ne rentrerai pas tard, promis. Embrasse Clara pour moi.

Alice l'attendait devant la porte d'entrée, le manteau à la main.

- En t'attendant j'ai eu Camille au téléphone, elle propose qu'on se rejoigne au quartier du Marais, ça te va ?

Léa approuva, de toute façon elle ne connaissait pas les meilleurs quartiers pour sortir le soir. Elle faisait confiance à ses amies pour cette partie !

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Camille se sentait étrangement nerveuse, elle essaya plusieurs tenues avant de choisir un jean simple très près du corps, et un t-shirt court à l'effigie du logo des Rolling Stones, un de ses groupes préférés. Elle se maquilla de manière un peu plus élaborée qu'habituellement, mais toujours très légèrement, et sortit de son appartement.

Elle tomba nez à nez avec un homme qui attendait dans le hall de son immeuble. Oh non, c'était Marc, le dernier gars avec qui elle a couché !

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment tu m'as trouvée ?

- Salut Camille. Je t'ai trouvée sur Facebook, après ça n'a pas été bien compliqué de remonter jusqu'à ton adresse.

- T'es malade ou quoi ? Tu te rends compte que c'est du harcèlement ? Je pense avoir été plutôt claire l'autre soir, j'ai couché avec toi une fois, ça ne se reproduira pas, et je ne veux pas de relation !

Camille était très en colère. C'était exactement pour échapper à ce genre de situation qu'elle prenait à chaque fois le temps d'expliquer aux hommes que c'était seulement pour un soir. S'ils refusaient, elle partait. S'ils acceptaient, ils devaient s'en tenir à ce moment éphémère, aussi simple que ça. Sauf que de temps en temps, elle devait se confronter à ce genre d'homme, qui pensait pouvoir gérer une relation d'un soir, mais qui en fait en était incapable.

Elle fit un mouvement pour passer derrière l'homme, qui lui attrapa le bras, et le tint fermement dans sa main. Elle avait mal, et elle commençait à avoir peur.

- Lâche-moi. Dit-elle froidement, avec une lueur assassine dans les yeux.

- Calme-toi, je veux simplement te parler !

Mais il ne lâchait pas prise, et serra même un petit peu plus fort sa main. La porte de l'immeuble s'ouvrit soudainement, un voisin entra et l'homme, pris de stupeur, relâcha un peu sa prise. Camille put donc se desserrer complètement de son étreinte et partit très vite s'engouffrer dans la rame de métro.

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Léa et Alice attendaient devant le métro que Camille arrive, elle était un peu en retard. Quand elles la virent enfin arriver, elle avait les yeux rougis, comme si elle avait pleuré. Alice s'avança vers elle, commença à lui demander s'il lui était arrivé quelque chose mais Camille lui répondit seulement qu'elle voulait juste aller se mettre au chaud, elle leur racontera là-bas.

Où étais tu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant