Ses yeux s'ouvrent difficilement, parcourant d'un regard lasse la pièce teintée de soleil.
Encore le même matin,
Encore le même réveil,
Encore cette sensation glaciale dans son cœur,
Comme toujours.
Une main passe dans ses cheveux blancs devenus un peu trop long maintenant cachant partiellement ses yeux.
Ses beaux yeux vides.
Ses beaux yeux creux.
Ses beaux iris houleux.
Il repousse du bout des doigts le léger drap recouvrant sa peau trop pâle marquée par une petite galaxie d'ecchymoses avant de poser un pied puis l'autre sur le carrelage gelé.
Un léger souffle d'air tiède traverse la pièce et glisse sur sa peau comme pour l'aider à avancer vers la salle de bains,
La pièce où il peut voir son reflet,
Sa triste image.
Un bruit résonne dans l'appartement du dessous,
Il sursaute.
Le moindre bruit résonne dans sa poitrine comme le ferait un orage,
Chaque petit cri fait naître en lui une petite terreur qui reste là,
Cachée au fond de son cœur qui lui rappelle incessamment que son petit univers est constellé de peur.
Il pose ses fines mains de chaque côtés du vieux lavabo et s'observe difficilement.
Il parcourt ses joues creusées, ses lèvres charnue, son torse et son buste abîmé,
les séquelles de chacunes de ses tristes soirées.
Il constate tristement les dégâts du temps sur son corps ainsi que ceux de la malnutrition.
Il regarde ses côtes saillantes avec mépris et dégoût avant de détourner le regard pour empêcher un sanglot de s'échapper.
Pour empêcher ses larmes de rouler.
Il se prépare le plus rapidement possible pour fuir cette pièce qu'il déteste tant,
Qui lui offre une vue sur son image, celle qui l'abîme depuis longtemps maintenant.
Il met de l'ordre dans ses cheveux, les arrange pour qu'ils cachent le plus possible ses yeux fatigués avant d'enfiler des affaire pris au hasard dans sa maigre penderie.
Puis il quitte son petit appartement, en marchant tête baissée dans la rue.
Le soleil se reflète dans ses cheveux blancs tandis qu'il se laisse porter par la musique que diffuse son vieux Walkman.
Ses pas suivent le rythme de la mélodie qui arrive à ses oreilles.
Il n'a qu'une envie, c'est qu'on le ramène chez lui, près de sa mère. Loin de tout ces gens.
Parce que c'est le seul endroit où il peut se reposer mais ça, ça n'arrivera plus jamais.
Parce que maintenant tout a changé.
Tant de messages qu'il aimerait pouvoir supprimer,
Il passe tant de temps a se questionner,
Sur son existence,
Sur ses décisions,
Sûr tous ces cauchemars incessants,
Sûr tous ces bleus évanescents qui habitent désormais sa peau.
Au fait qu'il n'ai jamais vraiment ressenti un sentiment d'appartenance,
À toute ses pensées malfaisantes.
Il ne veut pas couler,
Mais c'est pourtant ce qui est en train d'arriver.
Voilà l'histoire de Lee Felix,
Ou celle d'un Amas d'éther.
𓂀
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❲ 𝐬𝐚𝐝 - 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐥𝐢𝐱 ❳
FanficEncore le même matin, Encore le même réveil, Encore cette sensation glaciale dans son cœur, Comme toujours. Voilà l'histoire de Lee Felix, Ou celle d'un Amas d'éther.
