Je plante mes ongles dans les doigts de Gakuhô, relevant ma tête pour essayer d'arracher la peau de son cou. Cette fois, oui, cette fois, je vais le tuer en lui arrachant assez de peau.
Puis, un coup de feu.
Pendant un quart de seconde, j'ai fermé les yeux. Avant de me rendre que ce n'était pas Gakuhô qui avait tiré. Celui-ci me tombe dessus, raide mort. Je le repousse et vois Karma, un pistolet à la main. Je tente de me relever, mais mon rein me fait souffrir. Il lâche le pistolet et s'approche de moi. Je le serre contre moi en tremblant.
- Pourquoi ? Pourquoi tu t'es sali les mains avec le sang de cette ordure ?
- Parce que c'était soit toi, soit lui. Et je n'aurais pas supporté de vous perdre.
Je lâche un hoquet de surprise. Comment avais-je pu oublier que je portais une vie ?
- ... merci Karma.
Je soupire et ferme les yeux lentement, laissant retomber ma main, celle qui tenait ma blessure.
***
Tout est blanc autour de moi. Il y a du vent. Mes cheveux volent. Je baisse la tête. Je suis vêtu d'un pantalon et d'un haut simple, gris bleu bizarre. Ou suis-je ? Je suis... mort ? Je regarde le sol et vois un champ de roses. Des roses rouges. Au loin, il semble y avoir quelqu'un. Je me mets à marcher, puis à courir. Ce champ semble si grand que je m'y perds. Je m'arrête. Je n'arrive pas à l'atteindre. La personne bouge, elle semble venir vers moi. En réalité, elle s'arrête à un cerisier. Je m'approche, en marchant. Cette silhouette, je la connais. J'arrive devant elle. Elle tourne la tête vers moi et sourit.
- Aguri ?
Que fait-elle là ? Elle me tend sa main, pour attraper la mienne. Elle me tire vers elle.
- Comment peux-tu être là ? Tu es... tu es morte...
- Est-ce une raison pour veiller sur toi ? Et sur nos élèves ?
- Est-ce que je suis mort, moi aussi ?
- C'est à toi de me le dire. Pour l'instant, tu as juste perdu connaissance.
Elle se met à genoux et m'invite à en faire de même. Elle pousse quelques roses. Je me vois, sur un lit d'hôpital, en opération.
- A toi de choisir si tu veux arrêter ici ou rejoindre ton mari, tes élèves, et ton futur enfant.
L'image disparaît. Elle pose sa main sur la mienne et me sourit.
- Je suppose que tu ne veux pas laisser Akabane seul, n'est-ce pas ? Tu l'as aidé à sortir des ténèbres de sa classe, il t'a sorti de tes ténèbres, de ton passé qui te tourmentait. Il s'est débarrassé de l'obstacle qui aurait pu vous séparer à jamais.
- Aguri... merci.
Je lui rends son sourire et me lève. Elle se lève à son tour, et penche la tête en arrière, vers le cerisier qui laisse tomber ses pétales.
- Tu ne dois pas être ici, pas encore, en tout cas. Tu viendras me rejoindre dans une petite centaine d'années, d'accord ?
Je lui tourne le dos et me mets à courir vers mon point de départ.
- Compte sur moi !
Et j'ouvre les yeux, dans mon lit d'hôpital, Karma penché sur mon visage, me tenant la main. Il lâche un soupir de soulagement avant de poser sa tête sur mes genoux.
- Bon retour parmi nous.
Je lui souris et essaye de me lever. Je sors de la chambre, et ce que je vois me fait sourire. Tous mes élèves, mes collègues et Gakushû, l'incrusté, sont là. Il n'y a que les trois derniers à être éveillés.
- Je ne pensais pas avoir un tel accueil, à mon réveil, dis-je pour plaisanter.
Karasuma et Irina tournent la tête, puis Gakushû. Je vois ensuite Okajima bouger, avant qu'il ouvre les yeux et me voie.
- Il est réveillé ! Le sensei est réveillé !!
- Okajima, il est trois heures du matin, si tu veux bien la fermer, on serait contents, lâche Kataoka, visiblement de mauvais poil.
- Sensei ! Vous allez mieux ?
- Karma était tout paniqué, au téléphone, faut dire.
- Itona, tu veux manger ton bandeau au petit-déjeuner, demain matin ?
Ils se groupent tous autour de moi, me demandant si tout va bien. Je me contente de sourire. Après tout, comment ça pourrait ne pas aller ?
- Écartez-vous, je vous rappelle que c'est mon mari, et aussi mon âme-soeur, lâche Karma en poussant Gakushû délibérément.
- Et ça, c'est mon renard, souffle Nagisa.
- Kayano vient de s'évanouir, dit Fuwa en rigolant.
- C'est ballot, rétorque Gakushû.
- D'ailleurs, c'est aussi le futur père de mon enfant.
Il y a un silence. Puis un grand étonnement de la part de tous. Il n'y a que Karma qui ricane, un peu rouge quand même. Quant à moi, mes joues sont incroyablement chaudes.
- Et c'est pas le seul...
C'est Nagisa qui vient de lâcher cette phrase, qui tombe comme une bombe. Il se frotte la nuque et dit à son amant :
- Surprise ?
- Kayano a encore perdu connaissance.
- On a aussi perdu le prodige, je répète ! Ricane Nakamura.
Je rigole à mon tour. Les élèves semblent tous étonnés de me voir rire ainsi.
- Pas touche, j'ai récupéré l'homme parfait et personne ne l'aura.
- Karma, t'es pas sympa !
- Nous aussi on veut le sensei !
- Le dernier qui a essayé de s'en emparer habitait en face d'un cimetière. Maintenant il habite en face de chez lui.
Je ne me fais pas de souci. Si Karma peut venir à bout de Gakuhô, il n'y a pas à s'en faire. Et puis, je pourrai toujours compter sur Nagisa et Gakushû, ou mes collègues, et même mes élèves. En clair, cette vie où je ne me méfie de personne, c'est bien la meilleure. Surtout avec mon mari, et la vie qu'il construit avec moi.
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HAHAHAHA ENFIN FINIIIIIII Je vous jure que j'étais excité à l'idée de publier la dernière partie (j'en ai même pas dormi hier soir XD)
Alors ? J'ai gagné des coups de bâton (de Nagi c'est sûr) ? Des applaudissements ?
N'oubliez pas de me dire si vous avez aimé, ça me fait plaisir
On se retrouve dans une autre histoire ?
#Historia

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With him
FanfictionMême pas deux mois ont passé depuis qu'il a essayé de tuer Karma. On croyait s'en être débarrassé, mais il est encore là, et il m'en veut.