10 ~ Enfer

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Tout le monde s'inquiète pour toi, et tu continues de nier. Tu n'arrives plus à cacher ta douleur, le monde entier peut lire en toi, mais tu continues de nier. Tes larmes, tu n'arrives plus à les cacher et pourtant, tu as un sourire collé à tes lèvres. Sans cesse, tu regardes derrière ton épaule pour savoir si personne ne lit ce que tu écris, de peur que cela te retombe dessus. Tu aides les gens à aller mieux, mais ton cœur à toi, est détruit et les morceaux sont éparpillés un peu partout dans ton univers où la tristesse et les idées noires sont maîtres.

Alors pour échapper à ces moments où tu as envie de pleurer, tu chantes, tu écris, souvent les écouteurs enfoncés dans les oreilles pour ne plus entendre le monde autour de toi. Les larmes aux yeux, les mains tremblantes, tu écris tout ce qui te passe par la tête.

Les gens voudraient que tu parles, mais ils ne comprendraient pas et tout ce que tu as en toi leur ferait trop de mal. Alors tu ne peux pas leur en parler, seules quelques personnes savent ce que tu ressens, et c'est suffisant. Tu n'as pas envie d'être prise en pitié, et les rares personnes qui savent t'aident comme elles peuvent, mais tu leurs mens aussi... Elles pensent que tu vas mieux, mais c'est faux. Ton sourire, ton rire et tes paroles joyeuses ne sont là que pour masquer tes yeux qui te brûlent et tes lèvres tremblantes. Elles ne savent pas que si tu n'as pas dormis cette nuit, c'est à cause des larmes salées qui ont glissées sur tes joues durant celle-ci. Elles ne savent pas que ton estomac se noue quand elles te demandent « Ça va ? » et que, comme un automate, tu réponds « Oui ! Et toi ? » alors que ça ne va pas du tout. Mais alors pas du tout.

Et personne, enfin personne sauf une exception, ne sait que tu as fais plusieurs dépressions, pas de grosses dépressions, non. Le genre de dépression qui passe inaperçue. Tu ne manges pas, ou peu. Tu ne parles pas trop, ou alors que de moments joyeux pour paraître heureuse. Tu pleures la nuit, la tête enfoncée dans ton oreiller et les ongles enfoncés dans tes bras pour étouffer tes sanglots.

Mais tout ça, tu le gardes pour toi. Tu sais que c'est mal de ne pas en parler, mais tu as peur des répercussions... Alors tu continues à sourire et à sécher tes larmes rapidement pour que les gens ne se posent pas de questions. Et tu nies quand on te dis que tu ne vas pas bien. Alors que tu sais que parler, à d'autres personnes que tes ami(e)s, t'enlèverait un lourd poids de tes épaules... Mais tu ne le fais pas, et tu te laisses sombrer, lentement, jusqu'à ce que tu atteignes le point de non-retour dans cet enfer qu'est ta vie.

Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant