Depuis tant de temps que j'attends de trouver le courage de passer à l'acte. C'est, les mains tremblantes, que j'ai attrapé mon rasoir. Je l'ai tourné et retourné dans mes mains, les larmes aux yeux, cherchant au moins une seule bonne raison de ne pas le faire : rien n'est venu. Alors je me suis bataillée avec cet outils, jusqu'à retirer une des deux lames qui servent généralement à « prendre soin de soi ». N'est-ce pas ce que je vais faire ? Abréger mes souffrances, de mon point de vue, c'est prendre soin de moi. D'une certaine façon.
Je me suis assise sur mon lit. J'ai posé la lame à mes côtés et j'ai attrapé mon ordinateur portable. Bien que je ne me sente pas à ma place, ma famille à toujours su m'aimer, mais ne m'a pas aidée à aller mieux. Je me rend sur mon logiciel de traitement de texte et commence à taper ma lettre. Celle que, étant plus jeune et aimée, je n'aurais jamais imaginé taper un jour. Mes parents m'ont toujours dit que j'étais douée pour l'écriture, jamais je n'aurais pensé que j'utiliserais mon talent pour ça.
Maman, Papa,
Je suis désolée par avance pour ce que je vais faire. Je ne sais pas comment formuler ma phrase, mais rentrer et voir votre fille étalée, les veines ouvertes, baignant dans son propre sang, ne dois pas être facile. Je vous ai toujours aimés, et vous n'êtes en rien responsables de mon geste. En rien.
Vous n'avez peut-être pas vu mes nombreuses dépressions, tristesses et sautes d'humeur, mais je suis une adolescente, et ce genre de comportement peut arriver très couramment. Mais moi, je n'étais pas bien. Je ne me faisais pas harcelée, je n'avais pas de problèmes. Non, rien de tout ça... Je suis simplement dépressive. Et supporter les critiques est devenu impossible. Vous savez, le genre de critiques qui dit « T'es incapable, dégage ! » juste parce que j'ai fais tomber un verre. Bon, c'est rien du tout, mais ça, plus mes problèmes de cœur (oui car l'amour non réciproque, ça fait mal...), tout ça qui s'accumule forme une montagne de douleur mentale, que j'ai essayer de remplacer par la douleur physique. Ce n'est pas la première fois que je me taille les bras, mais la première fois que je vais y aller franco, sans penser aux conséquences. Pour une fois, je vais être égoïste et ne penser qu'à mon propre bien-être : celui de partir de cet Enfer qu'est ma vie.
Je vous aimes de tout mon cœur, n'arrêtez pas de vivre pour moi, je vous en supplie.
La lettre terminée, je l'imprime et la met dans une jolie enveloppe bleue que je ne ferme pas, et j'écris de mon écriture penchée : Désolée.
Je la pose sur mon bureau et entre dans la salle de bain directement reliée à ma chambre, la lame entre les doigts. Je la pose sur le bord de l'évier et me regarde dans la glace. Mes yeux verts me font de la peine. Comme ça, soulignés de mascara qui à coulé, ils ont l'air si tristes... Je fais couler l'eau dans la baignoire et y rentre, totalement habillée puis coupe l'eau quand elle couvre tout mon corps. Je récupère la lame et serre le poing avant de déposer le bout pointu et froid de l'objet qui me tuera sur mon poignet. J'appuie et serre les dents. Le métal entre doucement dans ma chair et quand je descend lentement, un filet de sang suit sa trajectoire. Je me retiens de pousser un gémissement de douleur et ferme les yeux, la tête renversée en arrière. Puis, le tracé terminé, je regarde mon bras ensanglanté et le plonge dans l'eau brûlante, m'arrachant un cri de douleur. Puis je regarde l'eau devenir écarlate avant de fermer les yeux, et de ne plus jamais les ouvrir.
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Et oui, deux en une journée, je vous avais dit que je me rattraperais, et en plus j'avais de l'inspiration, merci Twenty-one pilots !
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