C I N Q

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Je me souviens qu'une fois j'avais regardé les nuages tout seul. On devait se retrouver chez moi pour passer l'après-midi ensemble. Mais c'était comme si des lianes avaient poussé autour de tes jambes pour t'empêcher de me rejoindre. Ou peut être que c'était juste toi qui fixé tes pieds au sol avec de la glue pour pas venir. J'ai jamais su.

Ce jour là les nuages il avaient une drôle de forme, surtout un. Je crois bien qu'il représentait une rose. J'ai pensé à toi et mon cœur a été asphyxié par la fumée de mes pensées qui se dirigeaient toutes vers toi. Je toussait sous les coups de fumée noire et répugnante, penser à toi était en train de m'étouffer. Je devenais un petit pantin inerte qui appelait sa moitié qui produisait elle même la fumée. C'était vachement ironique en y repensant.

J'étais allongé comme un vulgaire cadavre pas encore mort à attendre la fin. Mes yeux plissé contemplaient les cieux comme si c'était la dernière fois. C'était un adieu étouffant et étouffé aussi. Tout ça déchirait les morceaux de mon cœur encore en plus petit. La douleur était intense. C'était comme si on me trucidait de l'intérieur. Peut être que l'hémorragie interne qui habillait le centre de mon cœur me tuait à force de ses coups.

Et là dans ce ciel bien trop bleu pour être celui du jour de ma mort j'ai vu une rose. Elle était blanche comme toutes les autres et virvoletait parmi les nuages légère et délicate. Ton beau visage m'était revenu en tête aussi vivement que mes sentiments dans les bouts éparpillés de mon cœur. Et à la fin de sa tige cassée par tes soins il y avait ta main.

Tu t'es envolée dans les hauteurs sous mon regard émerveillé. Tes yeux ne me fixaient pas me je savais que tu m'observais. Apparemment je n'étais pas le seul à être amoureux du ciel. Même d'en bas je sentais ton cœur battre inlassablement vite et avec excitation. Le ciel t'appelais pour redonner vie à ton âme qui s'était éteinte à cause de notre amour acide.

Il était même plus que cela. Nos sentiments étaient d'une force amère sans égale. Les bienfaits étaient minimes et on faisait impasse dessus. Ce qui nous intéressait c'était de nous aimer à la mort. Une mort toxique et empoisonnée. Une mort destinée au ciel qui nous accueillerait comme l'amant que nous avions jamais eu.

Le bleu de cet endroit majestueux envahissaient nos cœurs et décuplait notre amour. Si nous nous aimions c'était uniquement grâce au ciel. Il nous donnait une force inouïe dotée d'adrénaline. Et surtout il nous couvait d'amour destructeur mais mutuel.

Et finalement après toutes ces roses arrachées avec délicieuse envie et vicieuse douceur tu t'es envolée avec la dernière vers le ciel pour mieux m'aimer.

Fin

Les roses du ciel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant