D E U X

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Je me souviens quand tu dansais pour moi. C'était quand je jouais de ma guitare pour toi. On s'offrait un si beau spectacle nocturne, autour d'un feu grandissant. La nuit sombre mais pas trop, la lune entière ou en quartier et les étoiles brillantes de joie et d'amour étaient nos seuls spectateurs.

Une fois on s'était même promis que lorsque l'on se marierait nos uniques témoins auraient été les astres qui formaient nos amis et la tiède brise de printemps qui devenait nos familles. C'était des rêves des gamins, mais on y croyait vraiment. Les cieux nous rendaient peut être un peu niais à force de les côtoyer.

Et toi tu te souviens de toutes ses promesses où on se disait mutuellement qu'on allait se chercher la lune. Même si toi tu voulais de la lune pour te trouver une confidente nocturne. Et moi je voulais le soleil, juste pour le transporter dans la nuit et être réchauffer dans le noir. Je t'avais promis de t'attraper cette lune une jour, et m'a juré que je tiendrai dans mes mains un soleil un jour.

On y croyait quand même pas trop à nos promesses devenues des délires d'amoureux. Mais en fait je me suis bien retrouvé avec cette étoile géante dans les bras. Tu avais été la chercher, et tu étais revenue à bout de force, exténuée et dénuée de tout. Tu t'es offerte à moi en me donnant ce que je voulais par dessus tout. Et en faisant ça tu as enclenché le bouton rouge, celui de ta mort.

Moi la lune j'ai jamais réussi à l'atteindre. Elle devait être certainement enfouie parmi tous mes démons plus sombres et horribles les uns que les autres. Je peinais à la trouver, et même peut-être à la chercher. Je fissurais le soleil tout neuf que tu m'avais donné en tout le bousillant à force de recherches.

Alors, tu as attrapé la rose accrochée dans tes cheveux et tu l'as lancé au ciel comme un vulgaire ballon aux allures de message de détresse.

Les roses du ciel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant