Q U A T R E

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Je pensais souvent à mettre fin à tout ça. Tourner la page du livre qu'était ma délicate vie. Et surtout je crois que je voulais dire adieu aux cieux. Je ne les aimais plus vraiment. Les voir ingurgiter tes cadeaux fait pour me torturer me détruisait. Mais à chaque fois que ma main se plaçait sur la feuille pour la faire tourner tu l'enlevais comme par magie.

Il suffisait pour peu qu'une fois ton baiser soit rempli de la douceur de ton amour. Et je retombais dans le piège comme une vulgaire mouche coincée dans la toile d'une araignée. Je souhaitais juste ne pas être dévoré par tes crocs plein de tes vices. J'étais entouré de ces filets qui m'empêchaient de faire le moindre geste. Tu étais mon geôlier et ma complice à la fois.

Notre relation avait un petit goût de faux de temps en temps, voire même souvent. On se disputait pas avec des mots amer et des maux à la mer, au contraire on s'aimait. Trop, il est vrai, et c'est même grâce à cette vérité qu'on s'est tués. Tu ne disais jamais quand une douleur liquide faisait irruption dans ton corps et surtout dans ton cœur. Tu étais comme un volcan, on ne savait jamais quand tu allais exploser.

Le seul insignifiant moyen que j'avais pour prédire cette irruption c'était les roses que tu lançais. Quand elles volaient dangereusement dans le ciel bleu, noir ou gris je m'éloignais de toi et ton explosion prochaine. À chaque fois tu pleurais toutes les larmes qui pouvait venir des cieux en récupérant leurs eaux de pluie. Et de jolies petites perles dévalaient la montagne de ton corps. Je les contemplais comme un lâche, les trouvant relativement belles pour leur triste signification.

Je ne cherchais pas à t'apaiser. C'était comme tenter de survivre à un tsunami. Je savais que je n'en étais pas capable. Mon esprit était faible de mener un de ces combats vains d'avance. Mon cœur l'était encore plus à persister et se déchirer en millions de miettes sur des roches grises et ténébreuses.

À ce moment là notre amour ne tenait plus qu'à quelques baisers chopés à l'envolée et à tes roses brisées mais briseuses.

Les roses du ciel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant