Chapitre 2 : Le messager

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Je tirais de toutes mes forces et décrochai le morceau d'armoire avec lequel nous nous disputions depuis le début de l'après-midi.

-J'ai réussi ! Criais-je en brandissant le morceau en l'air.

Tigron s'esclaffa et pointa d'un coup de tête son tas de débris qu'il tenait en compétition avec le mien.

-La moquette c'est plus facile à retirer avec des griffes. Lui fis-je remarquer et il me tira la langue.

-Mauvaise joueuse. Dit-il et je lui balançai un morceau de tissu en riant.

-Le premier qui finit la carpette à gagner. Si je gagne, tu porteras une petite clochette après ton collier, si tu gagnes, je te donnes une dizaine de croquettes. C'est partie ! M'exclamais-je et nous nous lançâmes sur la moquette en même temps. 

À coups de griffes et de grattoir, nous finissons la moitié du salon en quelques minutes et je termine ma partie en premier.

-J'ai gagné ! M'écriais-je en admirant notre salon qui bientôt allait avoir un plancher de bois.

Tigron recracha un morceau du tapis au sol et secoua sa lourde tête.

-Tu vas porter la clochette, souris-je en me relevant, époussetant mes mains sur mon jean. 

-Je ne suis pas un chaton. 

-Si tu ne l'aimes pas d'ici demain matin, on l'enlèvera. Lui assurais-je et il hocha la tête.

Je grimpai les escaliers en sautant des marches et sortit d'une de mes boîte précieuse le grelot que j'avais précédemment acheté. Je redescendis et adressai un grand sourire à mon tigre qui levait la tête pour que je puisse avoir accès à son collier.

Une fois la clochette accrochée, mon protecteur se secoua violemment la tête en faisant sonner le grelot.

-Oh que tu es mignon. Murmurais-je en l'admirant.

-Ouais, bof. C'est juste parce que tu as fini avant moi.

Il se dirigeai vers notre nouvelle cuisine, un peu plus petite que la précédente et s'assit sur le comptoir.

-Papa devrait revenir bientôt, tu auras droit à une part de pizza ! Soufflais-je.

Nous étions quelques jours après notre emménagement ici. La fête de Lucy se tenait demain, chez elle et aujourd'hui moi et mon protecteur maintenant décoré d'un grelot, nous continuons les rénovations alors que mon père était partie acheter notre nouveau plancher, de la peinture qui recouvrira l'affreux papier peint et des pizzas pour le souper.

J'attrapai le traîneau de mon protecteur et le remplit de débris divers tandis que je prenais moi-même une grosse boîte également remplie de déchets.

-Allez viens, on va aller jeter le tout.

Tigron enfila avec bonheur les sangles du chariot et me suivis à l'extérieur où un homme nous attendait.

-Bonjour, fit-il tandis que je jetais les débris en lui jetant des regards curieux.

-Vous êtes de l'assurance ? Demandais-je en me rappelant les visites qu'avaient eu mon père le matin même.

-Non, un messager. Répondit-il et mon tigre le fixa d'un air méchant.

-Un messager de...? Continuais-je en refermant le couvercle de notre poubelle à présent pleine.

-D'Arthur, notre chef.

Je me retournai vers lui et ordonnai à Tigron d'attaquer, sans même écouter ce qu'il voulait me dire. J'avais déjà eu trop de problèmes avec Arthur a.k.a. l'homme qui voulait tuer ma petite soeur dans notre ancienne réalité, alors je ne prenais pas la peine d'écouter ses messagers.

Mon protecteur sauta sur le messager et le renversa au sol, je poussai un cri tandis qu'il sortait une épée de nulle part. 

Je poussai mon tigre sur le côté et l'homme se releva, levant les bras en l'air, sa lame toujours à la main.

-Si tu oses toucher à mon tigre. Grognais-je en retenant Tigron contre moi.

-C'est toi qui lui as ordonné d'attaquer. Souffla le messager en maintenant ses mains en l'air.

-Éloignes-toi d'elle ! Entendis-je crier une voix. 

-Flamme attaque-le !

Je me retournai vers la maison de l'autre côté de la rue, celle de Lucy et aperçu Amélie, tenant une arbalète et ma petite soeur pointer l'intrus. Avant même que le messager ait eu le temps de s'éloigner ou de faire quoique ce soit, une flèche alla se planter sur notre muret en briquets fraîchement refait et Flamme s'élança vers nous, l'air furieux.

Notre messager lâcha un papier au sol et s'enfuit à pied sans se retourner, entendant le protecteur galoper derrière lui.

-Tout va bien, ma petite ? S'inquiéta Amélie en accourant, tenant toujours son arbalète à la main.

-Je crois, soufflais-je, il ne m'a pas fait de mal. 

-Quel monstre ! S'énerva Lucy en rappelant Flamme.

-Il venait de la part d'Arthur. Murmurais-je en ramassant ce qu'il avait volontairement échappé au sol.

-Une chance que nous vivions maintenant tout proche ! Continua Amélie en me reconduisant à l'intérieur. 

-Arthur ? Celui qui voulait me tuer ? S'exclama Lucy d'un air surpris.

-Le seul et l'unique. Marmonnais-je en dépliant le papier laissé par notre messager.

Une fois déplié, je lus :

"Viens me voir, j'ai besoin de ton aide, Gwendolyn Jackson. 

200, Liberty Place, Keansburg, New Jearsey

Arthur, un ami du passé."

Je m'esclaffai en lisant '' un ami du passé ''.

-Gwendolyn Jackson ? Fit Lucy en se penchant sur le papier. Il a dû se tromper.

-C'est le nom que j'ai utilisé dans le passé. Expliquais-je et Amélie me jeta un regard intéressé. Dans l'autre réalité, celle où Tigron était mort, Amélie m'a interdit de donner mon vrai nom, pour ne pas corrompre la réalité que je tentais de réparer. J'ai utilisé le nom de Gwendolyn Jackson.

-Pizza ! S'écria mon père en arrivant à la maison, nous faisant toutes sursauter.

-Papa ! M'exclamais-je par surprise.

-Tout va bien ? S'inquiéta-t-il en déposant les pizzas sur le divan.

-Un homme vient juste de partir, un messager d'Arthur. Déclara Amélie en levant les yeux au ciel. On devrait installer des pièges, des pièges à ours ! On saurait où ils seraient, mais eux, ils ne le sauraient pas !

-Comme ça, le facteur, les livreurs et les voisins iront à l'hôpital grâce à nous ! S'exclama Lucy en ramenant sa grand-mère à l'extérieur de la maison. Ce n'est pas une bonne idée. Bon, nous on y va avant d'installer des pièges. Prenez soin de vous !

Elle referma la porte de la maison en nous laissant avec Tigron qui reniflait les boîtes de pizzas.

-Quelle galère. Marmonna mon père.

-Ouais, je sais. Soupirais-je.

Après un petit moment de silence où mon père déballait les pizzas au grand bonheur de mon protecteur, il me proposa d'appeler Logan.

-Il est partie il y a quelques jours, soufflais-je en secouant la tête, je ne sais pas si Arthur est lié à la taupe de l'élite, si ça serait lui qui lui donnait des consignes. 

Je poussai un soupir et ajoutai :

-Je vais voir si les deux sont liés, Arthur et ceux qui commandaient Sophie. Si c'est le cas, alors je l'appellerais.

La petite déesse tome 8 | Percy JacksonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant